Un rapport, publié ce jeudi 4 avril, estime que 433 logements pourraient être menacés d’ici 2050 par la montée des eaux dans le Var, le département le plus concerné en métropole.
La carte de France se redessine jour après jour. Érosion du littoral, changement climatique, montée du niveau de la mer. D’après une récente étude du Cerema, un établissement public placé sous la tutelle du ministère de la Transition écologique, 868 logements seraient menacés sur le littoral en région PACA d'ici 2050.
Le département du Var serait le plus touché de la région, et même de France métropolitaine. Un phénomène qui pourrait occasionner au passage de lourdes pertes financières, car le foncier mis en péril est évalué à 198 millions d’euros.
Une étude du même organisme, le Cerema, concluait en février 2024 que les premiers effets du recul du trait de côte pourraient se faire ressentir dès 2028. D’ici quatre ans, 150 bâtiments comprenant aussi bien des habitations que des locaux publics ou commerciaux seraient ainsi menacés, soit 58 millions d’euros de patrimoine potentiellement perdus.
Les bâtiments construits très proches de la mer sont particulièrement exposés. D’autant plus que le changement climatique pourrait venir tout chambouler d’ici à 2100, si rien est fait.
Les prévisions pour la fin du siècle – volontairement "basées sur des hypothèses très défavorables", souligne le Cerema – laissent craindre la disparition de 9 809 logements dans le Var. Proportionnellement, la situation y serait beaucoup moins catastrophique que dans d’autres départements comme le Pas-de-Calais, la Vendée ou la Charente-Maritime, où les plaines pourraient être submergées du fait de la montée des eaux.
Ces conséquences sont dues à la typologie des régions concernées.
Un impact économique différent d'une côte à l'autre
Sur la côte méditerranéenne, les constructions sont très proches de la mer (route, infrastructure, habitations, commerces). C'est ce qui explique qu'une montée des eaux à court terme aura un fort impact sur la zone, détruisant des restaurants de plages, des routes de bords de mer et des habitations.
Dans les Alpes-Maritimes, certaines plages privées ont déjà dû retirer leur transat et perdre ainsi une manne financière.
Dans les régions où les plages sont très larges, il faudra plus de temps pour que l'eau atteigne certaines parties, mais quand celles-ci seront atteintes, les dégâts seront considérables, envahissant des plaines sur plusieurs centaines de mètres.
Les enjeux économiques sont très importants sur la côte méditerranéenne, du fait de ces infrastructures proches de l'eau. C'est aussi pour ça que le Cerema ne dévoile pas précisément les emplacements, car les conséquences financières sur la valeur des biens seraient impactées.
Les communes se préparent
Le Cerema, peut accompagner les communes dans leur plan de prévention. Une liste de commune où le trait de côte recul existe et est mise à jour régulièrement par décret. Une consultation est en cours pour rajouter encore des communes à cette liste où figure déjà la communauté d'agglomération d'Aix-Marseille ou encore celle de Sophia-Antipolis (pour les communes du littoral).
Ce décret établi la liste des communes "dont l'action en matière d'urbanisme et la politique d'aménagement doivent être adaptées aux phénomènes hydrosédimentaires entraînant l'érosion du littoral", vous pouvez consulter la carte pour visualiser les villes qui sont au nombre de 242. Ces villes devront réaliser (projet de plusieurs mois, voire années) une carte de risque (comme le risque inondation ou séisme) pour faire des projections et mettre en place des stratégies.
Il existe de nombreux risques, qu'il faut prendre en compte pour les futures constructions.
Le portail Géorisque.gouv vous permet de savoir quels sont ceux qui concernent votre habitation ou tout du moins votre commune. Prenons la ville d'Hyères dans le Var, elle est exposée à, au moins 7 risques naturels et si nous habitions plage du Ceinturon, nous serions exposés à cinq risques dont l'inondation et a submersion marine.