À Dublin, Glasgow et Toulon s'affrontent à partir de 21 heures pour le dernier match de Challenge Cup. Sur la pelouse de l'Aviva Stadium, c'est une 5e finale qui se profile pour les Toulonnais. Après 4 défaites les années passées, les supporteurs du RCT croient au titre.
Battre des Ecossais en Irlande. C’est une soirée terre inconnue qui se profile pour le Racing club toulonnais qui joue sa 5e finale de Challenge Cup, ce vendredi 19 mai. Un match qui s’annonce difficile, mais pour lequel les supporteurs toulonnais restent confiants. Dans le Var ou à Dublin, le RCT peut compter sur des supporteurs plus motivés que jamais.
Il faut dire qu'ils attendent beaucoup du match, diffusé en direct sur France 3, en direct de l'Aviva Stadium de Dublin en Irlande.
Ces dernières années, entre la Challenge Cup et le RCT, c'est une histoire d'amour manquée, voire contrariée. Quatre finales perdues ont émaillé le CV déjà bien garni des joueurs de Franck Azéma et Pierre Mignoni.
Pour le peuple toulonnais, c’est un combat qu'il faut remporter ce soir contre les Glasgow Warriors. Rapporter au pied du Mont Faron le dernier titre d'envergure qui manque au palmarès des pensionnaires de Mayol est impératif, pour beaucoup, afin de sauver cette saison.
Plus qu'un match, un combat
Benjamin Petit, est membre des Mordus du RCT, club de supporteurs depuis 1949. Il découvre le rugby en rouge et noir dès l'âge de 6 ans et vit le premier sacre européen lorsqu'il atteint la vingtaine, en 2013. Dix ans ont passé depuis, et la Challenge Cup manque toujours à l'appel lorsque l'on énumère la longue liste de trophée du RCT.
Il croit en la victoire, mais craint avant aussi l'équipe écossaise. "Contre Glasgow, il va falloir faire très attention, car c’est une très belle équipe écossaise que l’on va affronter ce soir. Il y a aussi un joueur, Richie Gray, qui a joué pour le club toulousain et qui joue à Glasgow actuellement. Il connait bien le Top 14 et le RCT."
S'il est certain d'une victoire, il s'attend à une opposition acharnée entre les deux équipes : "C’est tellement compliqué que je n’ai pas de pronostic direct. On sait de quoi sont capables ces Ecossais, ils peuvent en prendre 25 lors de la première période, et les remonter à la deuxième. Ils l’ont déjà démontré par le passé."
On s’attend à ce que ce soit un combat [....] J’espère que je vais me tromper et que l’on va gagner de 50 points s'il le faut (rires), mais c’est vrai que quelque part, cela va être un match très serré.
Benjamin Petit, membre des Mordus du RCT
La composition de l'équipe a été délivrée la veille de la rencontre.
Débuteront ce soir Kolbe - Wainiqolo, Waisea, Paia'aaua, Villière - (o) Biggar, (m) Serin - Ollivon (cap.), Parisse, C. du Preez - Alainu'uese, Tanguy - Gigashvili, Baubigny, Priso.
Benjamin Petit espère bien voir briller les pépites de cet effectif qui ont su obtenir leur billet pour la finale, sans trop de difficultés, à l'image de leur dernier match européen face à Trévise, 23-0.
Pour lui, cela va se jouer "sur les ailes, la conquête, devant... On va compter sur toute l’équipe bien sûr. Sur les trois-quarts, Kolbe va devoir être à 3000 %. Il y a aussi le retour de Gabin Villiers aujourd’hui. On sait qu’il a traversé des épreuves, des blessures fracassantes. On sait que c’est un joueur qui est frais. Il va pouvoir faire la différence".
Le capitaine des Bleus et de cet effectif azuréen est très attendu par les fans. "Ollivon, c’est un meneur. Il n’est pas capitaine de l’équipe de France pour rien. C’est pour cela que l’on compte énormément sur lui, comme sur toute l’équipe. Après la débâcle contre le Racing 92 (la précédente rencontre de Top 14 perdue par Toulon 43 à 7, NDLR), les joueurs savent qu’il faut ramener un trophée à Toulon parce qu’il faut au moins ça. On ne l’a jamais eu, ça comblera notre collection".
Le club n'hésite pas non plus à mettre en avant ses joueurs, comme l'international fidjien Jiuta Wainiqolo qui va porter les couleurs toulonnaises pour la 50e fois ce soir.
Jusqu'à un millier de Français à Dublin
Finale délocalisée oblige, c'est un cortège de Toulonnais et de Français qui va mettre l'ambiance au sein de l'Aviva Stadium, l'enceinte irlandaise qui peut accueillir plus de 50.000 personnes. On en espère un millier. Parmi eux, Olivier Brondello, membre des Z'acrau du RCT. Lui est arrivé mardi, avec sa compagne, qui fête d’ailleurs son anniversaire ce 19 mai. Il a eu le temps durant ces quelques jours d'apprécier l'absence de pluie, ce qui lui laisse présager d'excellentes conditions de jeu pour cette finale et une pelouse parfaite.
Sur place, en début d'après-midi, quelques heures avant la finale, il a vu le public français gonfler les rangs des supporteurs toulonnais. "Je n’ai pas vu beaucoup de Toulonnais depuis mardi, j’en ai vu pas mal aujourd’hui. J’ai lu qu’il y en aurait entre 800 et 1000. Ce matin, on a croisé pas mal de supporters dans Dublin. Il y a beaucoup de Français, on a croisé des Toulousains, des personnes qui venaient voir le match."
Comme Olivier Brondello et sa compagne, ils sont nombreux à avoir cheminé jusqu'en terre irlandaise par simple amour de l'ovalie.
Quand c’est une finale, il y a des gens qui réservent à l’avance, même s’ils ne sont pas assurés de voir leur club en finale, comme nous. On avait réservé il y a longtemps, et il se trouve que c’est Toulon.
Olivier Brondello, membre des Z'Acrau du RCT
Tous, comme Olivier, veulent y croire. "On va dire que ce n’est 'que' la Challenge Cup, mais cela fait 5 fois que l’on est en finale. Cette fois, il faut la gagner. Glasgow, c’est une très, très belle équipe. Ils ont la moitié de l’équipe d’Ecosse." Le club des Warriors est en effet une ambassade du XV du Chardon. Le pays a d'ailleurs terminé le dernier tournoi des 6 nations derrière la France, et devant l'Angleterre.
Les festivités dans le bassin toulonnais
Du faubourg dublinois d'où il nous raconte ce voyage, Olivier Brondello n'oublie pas de saluer ses amis restés dans le Var : "Vu les tarifs, les disponibilités… Beaucoup de monde n’a pas pu venir. On essaie de les représenter et on pense fort à eux."
"À cause de l’inflation, il y a eu pas mal de petits soucis sur l’acheminement des supporteurs. On a vu des déplacements à plus de 400 ou 500 euros pour l'aller-retour, avec une nuit d’hôtel et la place du match. Les prix ont carrément explosé" déplore de son côté Benjamin Petit.
Dans le bassin toulonnais, les festivités ne seront pas en reste. À la Crau, Manu Bielecki, le président des Z'Acrau du RCT, peaufine lui les derniers détails de la grande bodega qu'il organise pour la diffusion du match : "On a mis les petits plats dans les grands. A La Crau, tout est en place pour accueillir entre 2000 et 3000 personnes au moins".
Pas découragé par l'annonce de la pluie, qui ne doit pas finalement pas tomber ce soir dans la commune à l'est de Toulon, le grand rendez-vous a été maintenu : "La météo est avec nous, c’est moins catastrophique que prévu. Nous, on l’a maintenu en extérieur, car en intérieur, on était beaucoup plus limités, ça aurait été dommage."
Le président plussoie avec tout ce qui a été dit par ces âmes rouges et noires.
Il n’y a pas trop le choix ce soir, si on n’en veut pas se 'clermontiser'. On a de gros espoirs pour cette finale.
Manu Bielecki, président du club Les Z'Acrau du RCT
Du côté du Zénith Omega, la grande salle de spectacle toulonnaise, ce sera aussi un grand soir. Le lieu accueillera gratuitement, en intérieur, les supporteurs désireux de voir enfin la Challenge Cup s'installer dans la rade. À défaut, cette année, de s'assurer d'un titre en Top 14. Actuel 8e, le RCT devrait remporter la rencontre le 28 mai prochain, en championnat, et bénéficier d'un scénario digne d'un film hollywoodien.
"Mathématiquement, il faudrait que l’on gagne le bonus offensif contre Bordeaux la semaine prochaine. Il faudrait que Bayonne gagne à Lyon sans bonus, et que Lyon ne prenne pas de bonus défensif et reparte à zéro point" analyse Benjamin Petit.