Elle se fait appeler "duck race". Si elle a un but caritatif, cette course de canards en plastique organisée ce samedi à Solliès-Pont est dénoncée par une association de défense de l'environnement. Cette dernière craint un impact environnemental.
Cinq centimètres de long, tout jaune... Voici l'objet au coeur de la polémique.
Chaque année, 6.000 de ces canards en plastique jaunes sont jetés dans le Gapeau, un fleuve qui traverse Solliès-Pont, une commune au nord-est de Toulon (Var). C'est le Rotary qui organise cette course insolite depuis quatre ans.
"Le principe, c'est de vendre des canards et de les jeter à l'eau pour organiser une course de canards", explique Thierry Garbail, le président du Rotary Solliès-Vallée du Gapeau. "Ceux dont les canards arrivent les premiers sont récompensés."
Avec les sommes récupérées, on fait des dotations à des associations.
Thierry Garbail, président du Rotary Solliès-Vallée du Gapeauà France 3 Provence-Alpes
Cette année, une partie de ces recettes viendra financer les bénévoles qui surveillent les forêts durant l’été, les sauveteurs en mer et des collèges.
"Le plastique est dangereux pour la faune aquatique"
Mais ce lâcher de canards ne plaît pas à tout le monde, notamment à l'association varoise Explore and preserve. Elle s'inquiète de tout le plastique ainsi déversé dans le cours d'eau.
"L'association passe beaucoup de temps en milieu scolaire à expliquer aux plus jeunes que le plastique est un matériau qui est dangereux et qui a un impact dévastateur sur la faune sauvage, notamment aquatique", détaille Anne Settimelli, la directrice de l'association.
Montrer un tel exemple, c'est un peu lunaire car la plupart des déchets qu'on retrouve en mer arrivent par les fleuves depuis l'intérieur des terres.
Anne Settimelli, directrice de l'association Explore and preserveà France 3 Provence-Alpes
De leur côté, les organisateurs précisent avoir pris toutes les précautions nécessaires, avec des canalisations flottantes pour éviter l’échouage des canards sur les berges et des équipes dans l’eau pour récupérer les retardataires.
"On a une arrivée très organisée avec un système d'entonoir qui permet de récupérer tous les canards", promet Thierry Garbail. "Et on fait aussi un comptage à l'arrivée, de sorte qu'aucun canard ne s'est jamais égaré !"