Bateaux échoués, opération de relevage, quelles sont les responsabilités des plaisanciers et le rôle de la préfecture maritime ?

Une mer agitée, les amarres de bateaux qui lâchent et voilà des unités qui s'échouent sur le littoral, avec des risques de collision et de pollution. Quelles sont les responsabilités des plaisanciers ? Éléments de réponse.

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Les usagers de la mer le savent, les intempéries peuvent provoquer de gros dégâts sur leur bateau, le propriétaire d'un voilier en a fait récemment les frais. Ce dernier était amarré dans l'anse Méjean avec une autorisation d'occupation temporaire en règle. Christian Del Castillo pensait avoir pris toutes les précautions nécessaires face au coup de mer annoncé, avec l'achat d'une bouée neuve pour sécuriser son amarrage mais cela n'a pas suffi. 

Les amarres ont lâché, et le voilier a dérivé jusqu'à la plage. Le bateau doit alors être relevé et l'opération est délicate : il faut éviter tout risque de pollution. La préfecture maritime fait alors une mise en demeure au propriétaire.

Relever le bateau

10 jours après l'échouage, l'entreprise de relevage est à la manœuvre et l'expert mandaté par l'assurance du propriétaire est très attentif. De grosses bouées sont gonflées autour du bateau et permettent de le relever. Pour le propriétaire, l'enjeu est de taille : on commence à voir si ce bateau, d'une valeur estimée à 130 000 euros, est réparable ou pas.

On imagine que tout ce qui est électrique, moteur, tout est sous l'eau, mais faut voir... Il faut le voir à terre pour constater les dégâts.

Laurent Besse, expert maritime

Des frais à la charge du propriétaire ou de son assurance

Dans ce cas précis, les frais seront pris en charge par l'assurance du propriétaire. Il n'aura pas à débourser les 15 000 euros de frais de relevage.

Mais de nombreux plaisanciers ne souscrivent pas de contrat, et doivent passer à la caisse. 

Dans beaucoup de cas, le navire n'est pas assuré c'est-à-dire que toutes les actions qui seront conduites seront à la charge du propriétaire, soit conduites par lui, soit conduites par le préfet maritime dans le cadre d'une action d'office.

Amélie Chardin, cheffe de la division Action de l'Etat en mer à la Préfecture Maritime de Méditerranée

Cette action d'office se justifie en raison d'atteintes à l'environnement, à la sécurité de la navigation ou de crainte de pollution marine.

Les échouages en chiffres

Des échouages, il y en a régulièrement sur le littoral méditerranéen. Au 1er novembre 2024, il y en a eu 34 dans le Var, 20 dans les Bouches-du-Rhône et 17 dans les Alpes-Maritimes.

Article écrit avec Flore Fenouillet

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