Dans le golfe de Saint-Tropez, la Marine nationale a procédé au renflouement d'un yacht de 23 mètres, qui avait coulé alors qu'il était au mouillage. Une manœuvre délicate qui a mobilisé d'importants moyens. Objectif : préserver l'environnement face au risque de pollution d'hydrocarbure.
Moment fort ce lundi 21 octobre dans le port de Saint-Tropez. Les plongeurs démineurs de la Marine nationale sont mobilisés pour une délicate opération de renflouement d'une épave. Autour du corps de bateau, de gros flotteurs jaunes permettent de remonter le bateau en surface.
En tout, une trentaine de personnes sont mobilisées, sur terre comme en mer.
On place des grosses bouées en dessous du bateau, qu'on vient ensuite gonfler avec les plongeurs. Cela permet de sortir l'épave du bateau du fond de l'eau. C'est une opération délicate, car il faut à tout prix éviter que le bateau ne se retourne.
Maître Adrien, groupe des plongeurs démineurs de la Méditerrannée
Une fois remontée, l'épave sera mise à couple avec le bâtiment de soutien et d’assistance de la Marine nationale, le Pionnier. S'ensuivra son trajet jusqu'à quai.
Préserver les herbiers de posidonie
Une opération complexe, pilotée par la Préfecture maritime. Selon sa porte-parole, venue spécialement sur place, il y avait urgence à agir, notamment pour préserver l'environnement. En effet, une pollution aux hydrocarbures a été constatée sur place.
Nous intervenons au nom de la sauvegarde des biens et des matériels, mais aussi de la préservation de l'environnement. On se doit de mettre en sécurité cette épave qui présente un risque pour la sécurité nautique, mais également un risque de dégradation des herbes de posidonies présentes au niveau du sol sous-marin
Julie Doumas, porte-parole de la Préfecture maritime
Pollution aux hydrocarbures
Cette épave, c'est celle du M, un yacht de 23 mètres de long et 5 mètres de large, qui avait sombré en mer en septembre dernier. Renfloué une 1ʳᵉ fois par son propriétaire, il a ensuite de nouveau coulé le 7 octobre dernier. Depuis plus rien. Ou plutôt si, un début de pollution aux hydrocarbures.
Face au risque pour l'environnement, l'État a décidé d'agir, pour éviter que les choses n'empirent.
C'est ce qu'on appelle une opération d'office, aux risques et aux frais du propriétaire !
Julie Doumas, porte-parole de la Préfecture Maritime
L'État a donc été contraint de se substituer au propriétaire pour la remise à flot, le coût lui en sera d'ailleurs réclamé.
Plainte déposée
La préfecture maritime a d'ailleurs décidé de porter plainte contre le propriétaire, au titre du code des transports et de l’environnement. Une procédure à laquelle pourrait s'associer la Communauté de communes du golfe de Saint-Tropez.
Cela devrait aussi permettre à la préfecture de se faire rembourser des frais engagés pour ce renflouage en urgence.
Une affaire rappelle celle du capitaine hongrois d'un yacht qui avait détruit des herbiers de posidonies entre Cannes et Saint-Tropez. Il y a un an, le 20 octobre 2023, il avait été condamné à 20 000 euros d'amende par le tribunal maritime de Marseille.
7ᵉ épave depuis juin
Même si elle est assez spectaculaire, cette opération n'est malheureusement pas rare. Depuis le début de l'année, c'est la 7ᵉ épave problématique qui est recensée entre Cavalaire-sur-Mer et Saint-Tropez.
Et depuis le début de l'année 2024, la Préfecture maritime indique avoir procédé à une dizaine de renflouements d'épaves.
Concernant l'avenir du M. il reste pour l'instant incertain. Une fois ramené à quai grâce à une opération de grutage coordonnée par la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) du Var, il sera examiné et expertisé.
Ensuite, suivant son état, il sera soit déconstruit, soit réparé.