A Toulon, le déconfinement a donné un nouveau souffle au centre-ville, au ralenti depuis deux mois. Réouverture des commerces et des parcs, transports en commun plus nombreux, mais sans restaurants et avec masques et distanciation sociale. Portrait de quartier "le jour d'après".
C'est un lundi pas comme les autres à Toulon. En cette première journée de déconfinement, il y a bien sûr des sourires mais les tensions sont perceptibles aussi.
Dans un salon de coiffure, la patronne qui nous accueille donne le ton : "Des photos ? Il faut voir avec les patients...heu...non pardon, avec les clients !".
Rires et lapsus révélateur d'une situation inédite : avec les blouses, masques et gestes barrières, le salon de beauté a pris des airs de service de santé.
Ce déconfinement c'est quand même un grand soulagement pour cette cliente, venue de Cuers à 40 km de là pour sa coiffeuse préférée.
"J'étais là un quart d'heure avant le rendez-vous et j'ai dû patienter dehors à la porte pour respecter les gestes barrière, normal. C'est très bien organisé, avec marquage au sol, et masque obligatoire que l'on nous donne si nous n'en avons pas".
Un peu plus loin, l'emblématique place de la Liberté a presque retrouvé un air de fête. Il ne manque que les terrasses des cafés et restaurants. Plus de passage, des boutiques ouvertes. Seules des affichettes, fixant le nombre limité de clients, rappellent la crise sanitaire.
Camille, père de la petite Elizabeth, deux ans et demi, habitant du quartier est venu faire sa balade quasi-quotidienne sur la place.
Cette fois pas de restriction horaire, plus besoin d'attestation et surtout le plaisir de pouvoir "prendre la voiture et aller se promener dans la nature. Dans un appartement, sans balcon ni terrasse, ce n'était pas simple tous les jours".
Côté transport, la circulation est encore bien fluide sur le boulevard principal. Des voitures, un peu plus de bus aussi qui affichent de nombreux messages : masque obligatoire, interdiction de monter par l'avant, occupation d'un siège sur deux.
Au niveau des arrêts, plus de monde aussi. La distanciation sociale est là... plus ou moins bien respectée.
Erwan Thomas, employé aux espaces verts s'active pour dégager les allées. "Pendant deux semaines au début du confinement, nous avons laissé le jardin sans entretien, mais il a fallu revenir, la nature ne s'arrête pas !"
Désormais, on peut de nouveau arpenter ses allées verdoyantes en plein coeur du quartier. Une bouffée d'oxygène de nouveau accessible pour les toulonnais !