Les fonds azuréens des services des archives recèlent de pépites insolites ou historiques. Antibes, Toulon ou Saint-Tropez nous livrent quelques-uns de leur trésors les mieux gardés.
Le début de l'histoire de la ville de Saint-Tropez se révèle à vous...
Le document fondateur de la commune de Saint-Tropez est précieusement sauvegardé par les archives communales. Daté de 1472, il narre la refondation et le repeuplement du village au XVe siècle. Après deux siècles de crise marqués par les ravages des guerres et des épidémies, René d’Anjou, le roi de Naples et comte de Provence, manifeste sa volonté de repeupler un certain nombre de lieux désertés, abandonnés de leur population.
Ce repeuplement est assuré par un véritable contrat passé entre un seigneur et un groupe de population appelé à résider sur le territoire. Entre 1460 et 1523, une quarantaine d’actes d’habitation sont signés en Provence, notamment à Vidauban et Bagnols-en-Forêt dans le Var, ou à Vallauris dans les Alpes-Maritimes.
En 1470, le village de Saint-Tropez est inhabité, seule une tour en ruine veille sur la localité. Ce territoire appartient à Jean Cossa, sénéchal de Provence et baron de Grimaud, qui souhaite repeupler ce lieu stratégique pour la sécurité du golfe.
Le 15 octobre de cette même année, il remet par donation la seigneurie de Saint-Tropez à un noble génois : Raphaël de Garessio. En contrepartie, il aura la charge à lui d’assurer le repeuplement, la reconstruction mais aussi la fortification de la ville. Le 14 février 1471 un acte d’habitation est conclu entre Raphaël de Garessio et 21 hommes originaires des environs de Gênes qui vont bénéficier d’exemption d’impôts et de nouvelles terres à cultiver sur le terroir de Saint-Tropez.
La tour du Portalet à Saint-Tropez date du 15e siècle :
Parmi les biens et territoires énumérés, on note sur ce document par exemple le lot à bâtir d’une maison à l’intérieur des murailles, un jardin, un lot à bâtir pour une étable ou pour cultiver de la vigne. Plusieurs prés, un champ de chanvre au quartier des Canebiers ou un quinzième de part d’un quartier, celui où de la colline où est aujourd’hui érigée la chapelle Sainte-Anne, y sont répertoriés.
Toulon et ses trésors patrimoniaux
Lorsque l'on demande aux archivistes toulonnais d'extraire quelques trésors de leurs salles de conservation, ce ne sont pas un, ni deux exemples, mais bien quatre incontournables des collections qu'ils ont à proposer. Et il y a de quoi, parmi les 4,3 kilomètres linéaires de documents en leur possession.
Le livre rouge, daté de la fin du XIVe siècle, regroupe la copie des privilèges de la commune de 1235 à 1582.
Ce document officiel d'une grande qualité indique certaines donations ou actes de lois.
La qualité du détail y est particulièrement soignée, tant dans la rédaction que dans les détails de lettrine et autres décorations du manuscrit. Ce livre rouge garde la trace de plusieurs siècles de transactions et d'actes de l'histoire toulonnaise.
Ce type de documents légaux gardent aussi la trace de correspondances avec les plus hautes autorités de l'Etat. Ce sceau royal d'une lettre patente de Louis XIV en est le parfait exemple.
Ce sceau provient d'un courrier daté de 1649, d'une lettre de Louis XIV qui confirme un privilège fait aux consuls de la ville et donne les consignes à appliquer en l'absence du gouverneur particulier de Toulon.
Antibes et son plus vieux document âgé de 700 ans
Le plus vieux document conservé aux archives d’Antibes est daté de 1307. Ce parchemin évoque l’élection d’un député antibois, Guillaume Raffin.
Ces élections législatives avant l'heure le désignent comme représentant pour protester contre une ordonnance du viguier de Grasse qui prescrit aux Antibois d'acheter le sel exclusivement à la gabelle de Grasse. Un problème de taxation donc qui est resté dans les écrits des archives antiboises.
D'autres documents donnent une représentation fidèle d'Antibes à l'époque. Comme cette carte dessinée par un ingénieur de l'époque.
Ce document entièrement réalisé à la main, et à l'échelle, est datée de 1700.
Les archives d'Antibes sont visibles en ligne, il est également possible de consulter ces documents sur place.