Le 26 juillet 2021, la gendarmerie du Var a saisi 29 thons rouges, sept espadons et un saumon des dieux, débarqués illégalement à 4 heures du matin à Sanary-sur-Mer. Le pécheur comparait ce 2 janvier devant le tribunal de Toulon pour quatre délits.
29 thons rouges, sept espadons et un saumon des dieux de 41 kilos, voilà la cargaison qui vaut à un pécheur de comparaître au tribunal de Toulon, ce lundi 2 janvier.
Le 26 juillet 2021, ce pécheur et son matelot ont été pris en flagrant délit par la gendarmerie maritime et l'unité littorale des affaires maritimes, à Sanary-sur-Mer dans le Var. Ils débarquaient à 4 heures du matin les poissons de leur navire, sans les déclarations requises.
Avant le début de l'audience, l'avocat du pécheur a indiqué que son client reconnaissait les faits.
"C'est un garçon qui travaille beaucoup, énormément, depuis des années, qui a à sa charge sa famille et ses employés. C'est une profession très compliquée, qui comprend beaucoup de contraintes. Ça n'explique pas l'infraction, mais il faudrait lire ce dossier par ce prisme aussi."
tient à préciser l'avocat du pécheur Maître Nordine Oulmi.
Les réquisitions
Le procureur a demandé ce lundi, 50 jours amende à 100€, un affichage de la condamnation auprès des affaires maritimes et dans une revue spécialisée. Il a été aussi réclamé que le produit de la vente des poissons saisis le 26 juillet 2021 estimé à 13 000€ soit confisquée.
Aucune peine de prison, ni de saisie de son navire de pêche ou de suspension de ses autorisations de pêche n'ont été réclamées.
Une cargaison évaluée à 13 000 euros
Une pêche très réglementée, car l'espèce a souffert de la surpêche. Le Thunnus thynnus est classé en danger d'extinction. Les pécheurs professionnels doivent donc avoir une autorisation spéciale pour les pêcher, marquer les poissons prélevés avec une bague et prévenir les autorités du débarquement.
En 2022, le quota de pêche du Thon rouge pour les navires immatriculés en Méditerranée a été fixé à 5 351 tonnes.
"Si ce pécheur n'avait pas été contrôlé, la tonne de thon rouge qu'il avait ramené à Sanary-sur-Mer n'aurait pas été comptabilisée pour les quotas. La pêche illicite représente une véritable menace grave sur l'équilibre de la biodiversité."
explique Maître Patrice Grillon, avocat de l'association Stéphane Lamart.
Très recherché pour sa chair, le thon rouge a une forte valeur marchande, en décembre 2022 pour les fêtes, il était ainsi coté à 28€40, 10 euros de plus qu'au mois de juillet.
À l'époque, la cargaison avait été évaluée à 15 000 euros. Dans le bateau il y avait 29 thons rouges d’un poids total d'une tonne, 7 espadons (205 kg) et un saumon des dieux (41 kg).
Quatre délits
L'association Stéphane Lamart, qui s'occupe de la défense des animaux, s'est portée partie civile pour le procès. "C'est la face émergée de l'iceberg, on peut se poser la question : y a-t-il d'autres pécheurs qui font de la pêche illicite ? J'ose espérer que c'est rarissime.", réagit l'avocat.
Le pêcheur comparait pour quatre délits pénaux, chacun est passible d'une amende de 22 500 euros. Il risque aussi la suspension ou même le retrait de ses autorisations européennes de pêche au thon rouge et à l'espadon.
Le jugement est mis en délibéré au 30 janvier 2023 à 13h30.