L'aile de kite est aujourd'hui le système le plus léger permettant de tracter des bateaux de grandes tailles. Une entreprise de Nouvelle Aquitaine en a fait un pari sur l'avenir. Une innovation maritime qui fera l'objet d'un partenariat avec la Marine nationale de Toulon en 2025.
Trouver des moyens de propulsion complémentaires pour préserver l'environnement et participer à la décarbonation du transport maritime, c'est possible.
La solution ? Le vent dans les voiles ! Rien de nouveau, me direz-vous... C'est en partie vrai sauf que la technologie a quelque peu évolué.
Les grands explorateurs des siècles derniers savaient déjà manier les voiles et profiter du vent mais ils partaient de longs mois voire des années. Ils avaient du temps.
Aujourd'hui et depuis longtemps, les moteurs ont pris le relais avec l'impact environnemental que l'on connaît.
Une navigation plus propre
Yves Parlier, ancien navigateur de courses au large, s'est penché sur la question. Il y a quelques années, il a arrêté sa carrière avec la volonté d'agir pour l'environnement. Sa société Beyond the Sea est née en 2014 avec plusieurs projets à son actif.
Le dernier en date est audacieux. L'utilisation de voiles de kite pour tracter de simples bateaux de plaisance jusqu'aux monstres des mers.
Un système léger, très efficace et qui utilise les énergies renouvelables.
Selon les études réalisées avec ses équipes, un kite de 4 kg peut tirer facilement un bateau de 10 tonnes. Un kite de 400 kg est capable de tirer un bateau de 300 mètres par vent de haute mer.
Il a mis au point deux formules. L'une pour la plaisance, le LibertyKite, l'autre pour la marine marchande, le SeaKite.
On déroule les lignes et il y a un pilote automatique qui va prendre en charge le vol de l’aile pour remplacer le kitesurfer.
Yves Parlier / Fondateur de la société "Beyond the Sea"
Ces voiles de kite ont aussi un gros avantage par rapport aux voiles classiques. Elles sont mobiles et rendent le changement de cap plus simple. Pas besoin de réglages supplémentaires.
Pour un porte-conteneur par exemple, la voile pourra mesurer plusieurs centaines de mètres carrés et sera couplée à un système de traction automatisé.
À Toulon, la Marine met les voiles
La technologie SeaKite a fait l'objet de tests si concluants que la Marine nationale s'y intéresse de près. À Toulon, les puissants navires de secours et remorqueur - Le Jason et l'Abeille Méditerranée - affrétés par la Marine nationale en seront équipés dès 2025.
Il y a un double enjeu pour nous. Tout d’abord répondre à nos moyens opérationnels en mission et ensuite, participer aux reflexions dont l'objectif est de réduire la consommation d'énergie des navires.
Capitaine de Frégate Julie Doumas / Porte-parole de la Préfecture maritime
Un système à double avantage. Il est bien sûr plus écologique et préserve l’environnement, notamment de la pollution sonore souvent source de perturbations sur la faune sous-marine.
Ce dispositif permet en outre de réduire de 20% en moyenne la consommation d'énergies fossiles des navires et d'autant leurs émissions de gaz à effet de serre.