Trois militaires du 54e régiment d'artillerie de Hyères, en faction devant un centre communautaire juif à Nice, ont été agressés au couteau dans le centre-ville mardi après-midi. Deux hommes ont été interpellés. La section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie de l'enquête.
Les trois militaires agressés au couteau ce mardi après-midi devant un centre communautaire juif à Nice appartiennent
au 54e régiment d'artillerie de Hyères selon une information de Varmatin.
L'agresseur a été interpellé, ses motivations étaient inconnues dans l'immédiat.
Un peu après 14H00, alors que trois militaires étaient en faction devant un site israélite (...), un individu, qui passait sur le trottoir a alors agressé violemment avec un grand couteau l'un des soldats, visant son visage ou son cou",
a-t-on indiqué de source policière.
Ce soldat a été blessé à une joue, une "blessure apparemment profonde mais sans gravité", et un autre militaire a été atteint au bras en maîtrisant l'individu, a-t-on ajouté de même source. Le troisième soldat n'a quant à lui pas été blessé. Selon plusieurs sources proches de l'enquête, l'homme interpellé s'appellerait Moussa Coulibaly mais n'aurait "a priori" aucun lien avec Amédy Coulibaly, un des auteurs des attentats de Paris en début d'année. Selon un communiqué du maire UMP de la ville, Christian Estrosi, l'agresseur a été interpellé grâce aussi à l'intervention d'un commerçant, d'un agent de la régie des transports locaux et des membres de la police nationale et municipale.
Refoulé par les autorités turques
L'homme avait "été refoulé la semaine dernière par les autorités turques" et a été "entendu à son retour par la DGSI", a-t-on appris de source proche de l'enquête. "Cet homme avait attiré l'attention de la police aux Frontières (PAF) à Ajaccio le 28 janvier car il avait pris un aller simple pour la Turquie. Il a donc été signalé sans délai par la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure, ndlr) aux autorités turques qui l'ont refoulé", a expliqué cette source. "A son retour, il a été entendu par la DGSI mais son entretien administratif n'a pas permis de recueillir d'informations suffisantes pour judiciariser son dossier".L'agresseur des trois militaires "âgé d'une trentaine d'années et originaire de la région parisienne, est très défavorablement connu des services de police", ont déclaré dans un communiqué commun les ministres de l'Intérieur et de la Défense. Selon une source proche du dossier, il est connu pour des faits de violences sur personne dépositaire de l'autorité publique et vols aggravés.
Jean-Yves Le Drian (Défense) et Bernard Cazeneuve (Intérieur) "condamnent avec
la plus grande fermeté cette attaque commise contre les forces armées". Ils "adressent
leurs voeux de rétablissement aux soldats lâchement blessés et réitèrent leur détermination
à assurer la protection de notre territoire et de nos compatriotes".
Deux couteaux sur lui
"Je tiens à la disposition de la justice les images des caméras de vidéo protection qui ont enregistré l'agression et appelle à des sanctions très lourdes à l'encontre du criminel interpellé", a ajouté M. Estrosi. L'élu a demandé au gouvernement de "maintenir la présence des forces militaires dans (la) ville, dont la mission devait s'achever" mardi.Les militaires ont été pris en charge par les services de secours sur le lieu de l'agression, avenue Jean Médecin, à proximité de la place Masséna, a constaté un correspondant de l'AFP. Leur pronostic vital n'est pas engagé.
L'agresseur avait deux couteaux sur lui, mais n'en a utilisé apparemment qu'un, a précisé le premier adjoint de Christian Estrosi à la mairie de Nice, Philippe Pradal, qui s'est rendu sur place après les faits.
Les militaires assuraient la sécurité dans le cadre du plan Vigipirate devant un immeuble abritant le Consistoire israélite de Nice, Radio Shalom et une association israélite.
Un deuxième suspect interpellé
Une deuxième personne a été interpellée et des vérifications sont en cours", a indiqué une source proche de l'enquête. Selon une autre source qui s'est confiée à l'AFP, l'agresseur des militaires aurait été vu avec ce deuxième individu avant les faits, mais pas au moment de l'acte.Quelque 10.500 militaires ont été déployés, dont 5.800 en Ile-de-France, sur des sites sensibles, notamment les lieux de culte juifs et musulmans, devant des établissements scolaires ou les entreprises de presse, dans le cadre du plan Vigipirate, renforcé après les attentats commis en début d'année à Paris.