Ce film a été réalisé par Lionel Kabac avec des comédiens amateurs. Il s'est inspiré de la correspondance du soldat de 25 ans avec sa famille. Le docu-fiction a été présenté à l'occasion des Journées du patrimoine.
Nous sommes le 12 août 1944, à Pourrières, dans le département du Var. Il est 19 heures 20 minutes. Un avion, un Thunderbold P-47 s'écrase près de la montagne Sainte-Victoire.
Il a été abattu par un chasseur allemand. Le pilote américain du 27e groupe de chasse de la 12e Airforce venait de la base de Serragia, en Corse.
Son nom ? Norbert W. Herriges. Il avait 25 ans.
Ses obsèques seront célébrées deux jours plus tard, en présence de nombreux habitants du village. La Libération aura lieu ici le 19 août 1944. Le capitaine qui organisera cette Libération sera informé par la population de ce récent décès et écrira à sa veuve aux Etats-Unis.
Dans le courrier, il revient sur les circonstances de sa disparition et sur l'hommage de Pourrières. De quoi alléger un peu la peine de sa famille, car il n'est pas mort dans l'anonymat.
L'hommage d'un réalisateur de Pourrières
Lionel Kabac habite Pourrières deuis 26 ans et il a une agence de communication et de publicité. Les films d'entreprise, il connaît bien. Il a eu envie d'aller plus loin, et de mettre en image un docu-fiction. Le scénario est construit autour de ce jeune Américain mort pour la France, devenu une sorte de héros de ce côté de la Provence.
Tout commence avec Faustine, une jeune fille de 12 ans, qui passe ses vacances chez ses grands-parents à Pourrières. Son grand-père Marius aime lui raconter les traditions, les histoires de son village. Il sera question de la Seconde Guerre mondiale, de Forces Alliées, débarquées depuis la Méditerranée et soutenues par les maquisards face aux forces d’occupation de l’Allemagne nazie.
Et pour son scénario, Lionel Kabac a mené l'enquête pendant près de deux ans. Il a retrouvé la famille de Norbert W. Herriges. Le défunt a toujours deux frères et deux soeurs. Tous vivent dans le Montana sauf un qui est dans l'état de Washington.
Lionel a eu accès à des corespondances privées qui l'ont aidé pour construire l'histoire.
Une semaine de tournage
Le film a été tourné en une semaine en tout et pour tout, Covid oblige, avec des jours répartis en 2020 et 2021, entre deux confinements. Les comédiens sont des amateurs, et il y a eu jusqu'à 70 figurants pour les scènes de la Libération.
Le montage a été fait par notre réalisateur sur une musique originale d'un compositeur toulonnais, Robert David.
Le résultat ? Un docu-fiction de 40 minutes diffusé pendant les journées du patrimoine le week-end dernier. Lionel Kabac était incertain pendant la diffusion.
J'étais pétri de doutes, très stressé. Les spectateurs ont pleuré, ce film est un ascenseur émotionnel. Je le voulais ancré dans notre territoire sans faire du Pagnol pour autant !
Difficile pour l'instant de se faire une opinion quand on n'habite pas Pourrières. Le film ne figure sur aucune plateforme. Si Lionel souhaite participer à des festivals de courts métrages, il devra réduire la durée à 17 minutes pas plus et son film ne devra pas avoir été diffusé.
Une plaque dans la ville
Lionl Kabac indiquera où voir le film sur les réseaux sociaux, mais il existe désormais un autre hommage à Pourrières.
Norbert W. Herriges a une plaque dans la ville qui raconte les circonstances de sa mort.
Un square portant son nom vient aussi d'être ce samedi 18 septembre, inauguré dans le village varois en présence d’autorités militaires françaises et américaines.