406 téléphones portables ont été saisis au centre de détention d'Avignon-Le Pontet depuis le début de l'année. Les saisies ont été multipliées par 10 en 10 ans, partout en France.
Dire qu'il n'y a jamais eu de téléphones dans les prisons serait hypocrite. Mais leur présence augmente considérablement, à l'image, peut-être du nombre de téléphones dans la vie "à l'extérieur". Plus de 40 000 téléphones et accessoires (chargeurs ou cartes SIM) ont été saisis dans les prisons françaises en 2017. Selon nos confrères de France Bleu, le chiffre est en hausse constante depuis 10 ans. Dans le Vaucluse, 406 téléphones portables ont été saisis par l'administration pénitentiaire depuis le début de l'année 2018.
Des téléphones lancés dans les cours de promenade
Le centre de détention d'Avignon-Le Pontet compte 850 détenus et "les appareils y rentreraient plus facilement qu'ailleurs par projection dans les cours de promenade".
La configuration du site permet une meilleure accessibilité que dans d'autres établissements. Les filets anti-projections sont obsolètes à cause de leur âge et des vents forts qui soufflent dans le département.
Selon Benjamin Marrou, secrétaire général-adjoint de l'UFAP PACA, interviewé par France Bleu Vaucluse.
Le manque cruel de moyens humains aggrave encore la situation "Avec un ratio de un gardien pour 100 détenus, il n'est pas possible de réaliser des fouilles quotidiennes en cellule."
Brouillage des portables et téléphones fixes
Les agents de l'établissement attendent beaucoup des dispositifs de brouillage des téléphones promis pour janvier. La ministre de la justice, Nicole Belloubet, a annoncé le déblocage d'une enveloppe de 15 millions d'euros pour "garantir un brouillage effectif" des portables.
50 000 téléphones fixes devraient être installés en cellule, pour ne pas couper les détenus de leurs proches et favoriser la réinsertion. Le premier établissement équipé de téléphones fixes et du nouveau système de brouillage sera la prison de la Santé à Paris. Il ouvrira ses portes le 7 janvier 2019.