Le parquet a requis, jeudi, 6 000 euros d'amende, dont 2 000 avec sursis, contre Lekto, le graffeur auteur d'une fresque de street-art peinte à Avignon et représentant l'économiste marionnettiste qui manipule le chef de l'Etat, largement dénoncée comme antisémite.
En juin 2022, l'artiste Lekto avait réalisé une peinture sur tout un pan de mur d'un parking à l'entrée d'Avignon (Vaucluse). Elle représentait le président de la République, Emmanuel Macron, en marionnette manipulée par l'économiste et conseiller d'état, Jacques Attali.
Cette fresque était à l'origine d'une vive polémique. Plusieurs organisations, comme l'Union des Etudiants Juifs de France, avait dénoncé le caractère antisémite de l'œuvre.
Dans un premier temps, le grand Avignon avait refusé de supprimer l'œuvre, afin de "laisser la fresque à la liberté d’interprétation de chacun". "Mais au vu de l’ampleur de la polémique, c’était nécessaire de la retirer."
Jacques Attali avait fait savoir par le biais de son avocat qu'il portait plainte pour "injure, provocation à la haine et discrimination raciale".
Le jugement mis en délibéré
La fresque avait été recouverte 72 heures plus tard. Après plusieurs reports, le procès s'est déroulé ce jeudi.
Le parquet d'Avignon a indiqué à l'AFP avoir demandé 6 000 euros d'amende, dont 2 000 avec sursis. Le jugement a été mis en délibéré au 23 novembre.
En avril dernier, une autre fresque du même artiste représentant Emmanuel Macron en Adolf Hitler, le nombre "49.3" inscrit en guise de moustache, référence à l'article de la constitution utilisé pour faire passer la réforme des retraites à l'Assemblée nationale, avait également créé la polémique avant d'être, elle aussi, rapidement effacée.