Sur 5 circonscriptions, le RN a raflé 4 sièges de députés aux élections législatives. Une seule circonscription a été remportée par la majorité présidentielle. La Nupes repart bredouille malgré un duel serré dans la 1ère circonscription.
Marine Le Pen y était arrivée largement en tête à la présidentielle: aux législatives, le Rassemblement national a confirmé sa progression dans le Vaucluse, raflant quatre des cinq circonscriptions dans ce département qui ne comptait qu'un député d'extrême droite.
Le camp du président Emmanuel Macron, qui avait conquis deux sièges en 2017, en perd un, et Les Républicains, titulaires de deux députés, n'en comptent plus aucun, ceux-ci ayant été éliminés dès le premier tour.
Dans ce département, un des dix les plus pauvres de France, l'abstention a largement dépassé les 50%, atteignant quasiment 57% dans la première circonscription, celle qui englobe Avignon.
Après avoir dû céder le siège détenu par Marion Maréchal, la petite-fille de Jean-Marie Le Pen, à la macroniste Brune Poirson --ensuite remplacée par son suppléant Adrien Morenas-- en 2017, le RN a récupéré son bien.
Avocat de 53 ans se vantant d'avoir sa foi "comme boussole", Hervé de Lépinau a battu sèchement le sortant Ensemble! avec 59,22% des suffrages exprimés dans la troisième circonscription.
Dans cette zone rurale, Marine Le Pen avait obtenu jusqu'à 60% des voix à la présidentielle.
Dans la 4e circonscription, fief depuis des années de Jacques Bompard, l'ancien maire d'extrême droite d'Orange, Marie-France Lorho, la sortante, l'emporte avec 56,96% contre Violaine Richard d'Ensemble!.
La macroniste Sylvie Viala essuie elle aussi une défaite dans la deuxième circonscription, qui englobe certaines des localités les plus cossues du Luberon avec 47,82% des voix contre 52,18% à sa concurrente d'extrême droite Bénédicte Auzanot, fondatrice d'une société de conseil en communication qui a axé sa campagne sur "la défense de l'identité française".
Dans la première circonscription, qui comprend Avignon, où Jean-Luc Mélenchon avait réalisé un très haut score à la présidentielle, Farid Faryssy, l'avocat candidat de la Nouvelle union populaire écologiste et sociale (Nupes) a échoué face à Joris Hébrard, figure locale du RN. Ce kinésithérapeute, maire de la petite ville du Pontet, qui avait refusé de se faire vacciner contre le Covid-19, quitte à être suspendu, obtient 51,14% des voix.
Seul candidat à mettre en échec l'extrême droite, Jean-François Lovisolo a gagné avec 50,81% des voix dans la 5e circonscription, qui compte des villes comme Apt ou Sault et ses champs de lavande. Cet ex-socialiste devenu soutien d'Emmanuel Macron avait le soutien du président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier, ex-LR.
Dans le Vaucluse, des électeurs du "bas de la classe moyenne" choisissent l'extrême droite comme une "défense" face à l'angoisse du déclassement, expliquait récemment Christelle Lagier, maîtresse de conférence de sciences politiques à l'université d'Avignon.
"Environ 50% de la population a le bac au maximum. On se retrouve dans une zone rurale, avec des habitants de catégories non favorisées, mécontents de leur situation et qui craignent que ça aille plus mal, et procèdent donc à un vote de +défense+", soulignait-elle.