La piste de l'origine criminelle est privilégiée après l'incendie d'une boulangerie dans la nuit de mardi à mercredi dans le quartier de Montfavet, à Avignon, des inscriptions à caractère raciste ont également été découvertes sur les murs.
"On est là depuis dix ans, on est bien intégrés, on n'a pas de griefs avec les gens du secteur, ajoute-t-il, 90% de nos clients ce sont des retraités". Pour le patron de cette boulangerie de quartier de Monfavet, à Avignon, c'est le choc et l'incompréhension après l'incendie qui a détruit son commerce dans la nuit de mercredi à jeudi.
Des traces d'effraction ont été constatées, et sur les murs intérieurs, des inscriptions à caractère raciste et homophobe avec les mots "nègre", "PD", "dégage", ont par ailleurs été découverts. Les tags injurieux pourraient viser le jeune apprenti de 17 ans, d'origine ivoirienne, en première année de CAP, placé depuis août 2023 par l'Association Hébergement Accueil Réinsertion Provence (AHARP). "Il travaille avec moi au labo en production, à l'arrière, c'est un ange", souligne l'artisan boulanger. À part des graffs de la part des dealers du coin sur son rideau de fer, il n'a jamais eu à subir de dégradation auparavant. Une enquête a été ouverte, confiée à la police d'Avignon.
Les enquêteurs ont identifié sept départs de feu, au rez-de-chaussée comme à l'étage de la boulangerie. L'origine criminelle fait peu de doute.
"Le magasin est foutu, c'est ma vie qui est partie en fumée". Nicolas Evrard a ouvert sa boulangerie il y a dix ans. Elle restera fermée plusieurs mois. Le local commercial et l'outil de travail ont été complètement endommagés par les flammes et les fumées.
"Je suis à l'arrêt, tout est à refaire, le magasin, tout le système électrique a fondu", constate Nicolas Evrard, effondré. L'artisan va mettre ses deux vendeuses en chômage technique. Il s'inquiète davantage pour son apprenti. "Il lui faut trouver un nouveau patron pour valider sa deuxième année".