Applaudissements et Marseillaise pour l’hommage à Éric Masson policier tué à Avignon

A 14h ce dimanche devant le commissariat de la cité des Papes, près d'un millier de personnes a rendu hommage à Eric Masson, le policier tué à Avignon, mercredi dernier dans l'exercice de ses fonctions. Annonymes, collègues, habitants ont honoré sa mémoire quelques jours après sa mort.

L'émotion est palpable ce dimanche devant le commissariat d'Avignon.

Une foule immense de plusieurs centaines de personnes s'est rassemblée pour honorer la mémoire d'Eric Masson, ce policier mort en service mercredi soir.

La foule s'organise pour signer un registre de condoléances, tout en respectant les gestes barrières. Certains déposent des fleurs, des petits mots ou encore des bougies.

Une minute d'applaudissements a marqué le début de cet hommage. La minute s'est conclue par un "Vive la police".

Quelques minutes plus tard, la Marseillaise résonne aux pieds des remparts avec de nouveaux applaudissements nourris en mémoire d'Eric Masson.

Les collègues d'Eric Masson sont présents mais aussi des habitants, des élus et des policiers de toute la région.

Le rassemblement se veut simple, silencieux pour mieux se recueillir, sans banderoles. 

Un collègue d' Eric Masson a pris la parole.

Il a commencé par expliquer que "le suspect n'est pas encore arrêté, mais que cela ne saurait tarder", suivi de nombreux applaudissements.

" Nous ne  faisons qu'un avec notre camarade", ému, le policier s'est arrêté de parler et une nouvelle Marseillaise a été entonnée par la foule compacte.

 "On a perdu un frère", explique Matthieu Valet, commissaire de police nationale.

Le GDI 84, l'équipage du groupement départemental d'intervention du policier décédé, est venu déposer le portrait d'Eric Masson devant le commissariat.

Bras dessus-dessous, ils se sont recueuillis longuement applaudis par les citoyens venus nombreux. 

Une minute de silence a été observée, respectée, lourde d'émotions et de larmes.

 Seul, le vent qui souffle fortement dans le Vaucluse aujourd'hui était audible.

La minute de silence aussi a été suivie d'applaudissements chaleureux.

Ce rassemblement a été organisé par les syndicats de police. 

Tristesse et colère 

Eric Masson est décrit comme exemplaire.

Un compagnon et père de deux fillettes de cinq et sept ans, un frère, un fils, un collègue qui va manquer à tout jamais.

"L'horrible mort d'Eric, nous a beaucoup touché, nous touche et nous touchera toujours parce qu'elle nous hantera au quotidien dans toutes nos actions. C'est le mort de trop. Le mort pour rien", dénonce David Reverdy, secrétaire national province du syndicat Alliance Police.

Le syndicaliste, ne peut se résoudre à l'idée que "l'on puisse mourir sur un point de deal, pour quelques dizaines d'euros".

Pour lui c'est la conséquence de ce que "les forces de l'ordre vivent au quotidien, la montée d'une extrême violence".

 "C'est difficile de trouver les mots, c'est un moment terrible pour ses proches et pour la familles des policiers", explique Olivier Verlet, secrétaire générale UNSA Police.

"Il faut arrêter avec les aménagements de peine, c'est pour cela qu'on en arrive là", déplore Fabien Vanhemelryck, secrétaire général d'Alliance Police.

Pour lui, "le métier de policier n'a jamais été aussi dangereux".

Il estime que les forces de l'ordre sont "sans arrêt menacées".

L'enquête piétine

Les enquêteurs traquent toujours le meurtrier du brigadier Eric Masson et son complice en fuite depuis mercredi soir. Le témoin direct de la scène de crime, une femme de 58ans entendue au commissariat d'Avignon depuis la veille a été remis en liberté.

Le collègue d'Eric Masson présent à ses côtés lors du drame est toujours en état de choc et ne peut livrer son témoignage.

Environ 80 enquêteurs sont mobilisés sur cette enquête.

Hommages en continu

Dès le lendemain des faits, des habitants sont venus déposer des fleurs et des bougies rue Râteau, à l'endroit où a eu lieu le drame, dans le centre historique d'Avignon. 

Au sol, dessinée à la craie, la silhouette du policier tué mercredi au cours d'un contrôle anti-drogue.

Au commissariat d’Avignon, où il travaillait, des bougies et fleurs ont été déposées par des habitants et ses collègues. Un cahier de condoléances est ouvert.

De leur côté, les syndicats de police ont décidé d'organiser une "marche" le 19 mai à Paris. 

 Avant cela, ils seront reçus à Matignon ce lundi à 19h45 par le premier ministre.

Ce mardi, Jean Castex et Gérald Darmanin seront dans le Vaucluse pour un hommage national rendu à Eric Masson à 15h à la préfecture de Vaucluse à Avignon.

 

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