Le froid s'est emparé du territoire. Et pour les agriculteurs en Vaucluse, il était très attendu et fait des heureux. Le froid permet notamment de lutter contre des maladies, mais permet aussi d'assurer une bonne qualité du produit. Malheureusement, pour d'autres légumes, le froid est aussi synonyme de flambée des prix.
Braver le froid pour tailler la vigne : cette activité, Audrey Piazza l’attendait avec impatience. Les températures hivernales sont idéales pour commencer la taille, qui s’effectue uniquement pendant le repos végétatif. "Ça a mis du temps à arriver quand même. Quand fin décembre on avait encore 18 degrés, on commençait à se faire un petit peu de souci pour la taille et pour l’avenir de nos cultures, explique la vigneronne et présidente du syndicat du Vaucluse des Jeunes Agriculteurs. Les arbres ont perdu leurs feuilles très tard cette année et c’était normal qu’ils se mettent au froid normal de saison."
"Le froid sec va lutter contre toutes les maladies extérieures"
Ce froid sec de saison est aussi indispensable pour le développement des pieds de fraises, plantés fin décembre par Dominique Garcin. Car oui, la variété Delly a besoin de 900 heures de froid. "Il était temps que le froid arrive pour que nous ayons un nombre de fleurs suffisantes", souligne le maraîcher à la ceinture verte d'Avignon. Et grâce à ces températures bien fraîches, rendement et qualités gustatives seront au rendez-vous en mars pendant la récolte, si les températures oscillent entre 0 et 5 degrés. "Le froid sec va lutter contre toutes les maladies extérieures telles que le botrytis par exemple, ça va ralentir son développement. Il lutte également contre les maladies qu’il peut y avoir à la surface du sol", développe Dominique Garcin.
Mais le froid est également synonyme de flambée des prix pour quelques légumes cultivés dans le nord-ouest de la France, victimes de fortes précipitations, en automne dernier. "Notre inquiétude, c’est vraiment le prix auquel on va payer nos produits. Trop de froid implique des tarifs élevés. Là en ce moment, le poireau commence à s’enflammer. On est à presque 4€20 le kilo, ça commence à devenir délicat pour le consommateur", insiste Christophe Scotto, primeur aux Halles d’Avignon.
Face à cette flambée des prix, Christophe Scotto pourrait bien arrêter provisoirement de s’approvisionner en poireaux et choux fleurs, le temps d’un retour à la normale.