Après un incendie, la forêt n'est pas morte. A Avignon, des chercheurs prouvent que les arbres ont développé des stratégies pour résister au passage d'un feu. Les espaces naturels méditerranéens se reconstituent souvent à l’identique après l'incendie.
800 hectares parcourus par les flammes dans le Lubéron, 600 hectares dans le Var, mais que deviennent nos forêts après un tel désastre ? Les arbres sont ils anéantis, la végatation détruite à tout jamais ? Les chercheurs de l'Unité Ecologie des Forêts méditerranéennes, basée à Avignon, ont étudié la question. Les arbres sont des petits malins ...et ont developpé une véritable stratégie pour passer à travers les flammes. Les incendies n'ont rien d'un phénomène récent et depuis des millénaires, la forêt méditerranéenne a appris à vivre avec cette menace. Des recherches de l’Inra montrent que les espèces ont appris à résister aux flammes ou renaître de leurs cendres.
Les stratégies des arbres pour résister au feu
Grâce à leur morphologie, certains types d'arbres se protègent du feu. Il s'agit du chêne-liège dont l' écorce très épaisse va servir de protection et protéger les tissus vivants du tronc. D’autres espéces d'arbres vont choisir de pousser très rapidement et en hauteur afin d' échapper aux flammes ou en éliminant leurs branches basses par un élagage naturel.
Les arbres les plus résistants au feu
Le pin des Canaries, le pin maritime et le pin parasol sont les arbres qui résistent le mieux aux incendies. Le pin parasol peut survivre avec plus de 80 % de son feuillage roussi. Le pin d’Alep et le pin radiata eux se régénèrent très bien après le passage d'un feu de faible intensité. Les forestiers savent ainsi quels sont les arbres à conserver après le passage du feu ou quelles essences planter parmi celles qui ont le plus de chances de survie.
Le pin d'alep a besoin du feu pour survivre
Prédominant dans le bassin méditerranéen, le pin d'alep a besoin du feu pour mourir et survivre. Ce pin qui a une écorce et des aiguilles fines , ne résiste pas au feu.
Qu'importe. Une fois mort, le pin d'Alep laisse une progéniture derrière lui. Il dissémine dans le sol sa semence qui peut sommeiller des années. Lors d'un incendie, la chaleur fait fondre la résine qui entoure les cônes, les écailles s'ouvrent et les graines peuvent germer et donner naissance à de nouvelles générations de pins. Le sol chauffé par le feu va accélérer la levée des graines. Les pins seront les premiers à recoloniser un territoire
et les chênes ?
Les feuillus sont littéralement foudroyés par un incendie à cause de leur écorce fine. Pour se régénérer après l’incendie, ils produisent des rejets à partir de leur souche restée vivante dans le sol. La diversité des réponses des espèces à un feu et leur capacités de régénération font dire que les espaces naturels méditerranéens se reconstituent souvent à l’identique après le passage du feu.