Les syndicats tirent la sonnette d'alarme après une nouvelle agression d'un surveillant à la prison d'Avignon-Le Pontet

C'est la septième agression en six mois. Le syndicat FO justice alerte sur la surpopulation carcérale et le manque de personnel.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Les surveillants de la prison d'Avignon-Le Pontet sont en colère, et tristes. Lundi 29 mai, l'un des leurs, âgé d'une trentaine d'années, s'est fait agresser par un détenu.

"En fin de matinée, un détenu qui avait été transféré d'un autre établissement pour comportement violent a refusé d'être le troisième d'une cellule conçue pour deux personnes", raconte Jessy Zagari, délégué régional du syndicat FO justice.

"L'individu était mécontent d'être placé avec deux autres détenus dans une cellule, qui est la conséquence dûe à une surpopulation carcérale record dans notre établissement", précise Clément Lopez, dans un communiqué de presse d'FO justice.

Il a d'abord bousculé la première surveillante puis s'est agrippé violemment au cou d'un surveillant qui venait l'aider. Il a eu des contusions et cinq jours d'ITT (incapacité totale de travail). 

Jessy Zagari, délégué régional du syndicat FO justice PACA-Corse

"On ne s'habitue jamais à ces violences, même si on y est confrontés continuellement", déplore le syndicaliste.

Sept agressions en six mois

Depuis le début de l'année, sept surveillants ont été agressés physiquement par des détenus à Avignon, "sans parler des agressions verbales", ajoute Jessy Zagari.

Ces deux dernières semaines, "un agent a été agressé, nous avons été confrontés à 11 refus d'intégration, deux armes artisanales ont été trouvées sur des détenus, 12 cartes SIM, 18 smatphones et 255 grammes de stupéfiants", rapporte le délégué syndical.

244 surveillants manquent à l'appel

"Depuis l'homicide du mois d'août, les fouilles par palpation ont été remises en place", raconte-t-il. "Sauf qu'il y a moins d'agents, et plus de mouvements". Un casse-tête insoluble. 

En 2022, il manquait 244 surveillants dans les services pénitentiaires Paca-Corse, d'après FO Justice, soit 10% des surveillants nécessaires.

"Quand il manque du personnel, certains postes ne sont pas couverts du tout. Il s'agit souvent du quartier des arrivants ou des unités familiales. Or il y a eu un suicide dans le quartier des arrivants et un détenu radicalisé s'est retrouvé seul avec sa famille à l'UDF (unité de vie familiale). À Eysses, un enfant a été violé."

Jessy Zagari, délégué régional du syndicat FO justice PACA-Corse

Pour Jessy Zagari, les missions sont de plus en plus nombreuses alors que les agents sont de plus en plus à bout. Un cercle vicieux sans fin, si aucune décision n'est prise. "Les surveillants sont épuisés, alors certains sont en arrêt-maladie, donc les autres font 30 à 40 heures supplémentaires par mois, donc ils s'épuisent et ainsi de suite", analyse-t-il.

Le représentant du personnel explique aussi qu'il y a un manque de recrutement dans les forces de l'ordre en général, "et nous sommes la dernière roue du carrosse ! 1000 surveillants devaient être recrutés en 2022, seulement 400 ont effectivement été recrutés".

Les détenus à bout aussi

Les agents sont à bout, et les détenus aussi. "Il y a aussi de la violence entre détenus, évidemment", regrette le délégué syndical.

"Nous avons environ 600 détenus au lieu de 360 par bâtiment", déplore Jessy Zagari, soulignant qu'"Avignon est l'une des prisons les plus surpeuplées de France". Ce mois-ci, les Nations unies ont alerté sur la surpopulation carcérale et les conditions indignes dans les prisons françaises. Avec les alertes des instances nationales et européennes, "les autorités ne peuvent plus continuer d'ignorer", indique l'observatoire international des prisons.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information