Marseille, Avignon, Carpentras : les pompiers de plus en plus agressés lors des interventions

Détresses sociales, comportements individualistes, excès d'alcool ou de drogues, le nombre d'agressions envers les pompiers a été multiplié par trois en dix ans. Localement, dans la région, ce chiffre est encore plus important.

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Le constat est alarmant et inquiète les secouristes. Selon l'Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale (ONDRP), le nombre de pompiers agressés en 2017 est en augmentation de 23%.

Si ces violences restent relativement rares (2.813 pompiers agressés sur 4,7 millions d'interventions, soit 6 pompiers agressés pour 10.000 interventions), le chiffre est en constante augmentation et le nombre d'agressions a été multiplié par trois en dix ans.

La Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF) s'inquiète et réclame des mesures "fortes" de l'Etat pour mieux protéger ses soldats du feu.

Cependant, la région Provence-Alpes-Côte d'Azur n'est pas la plus touchée par ce phénomène (5 pompiers agressés pour 10.000 interventions), loin derrière la région Nouvelle-Aquitaine (14 pompiers agressés pour 10.000 interventions) et la région Bourgogne-Franche-Comté (13 pompiers agressés pour 10.000 interventions).

En revanche, les chiffres correspondent à des moyennes départementales ou régionales, mais plusieurs situations locales sont inquiétantes.


Pompiers agressés dans le Vaucluse

Sur l'ensemble du département, le nombre d'agressions est peu significatif, mais localement comme à Avignon, Carpentras, Sorgues et dans une moindre mesure, Orange, la situation est préoccupante.

Le 10 décembre dernier, alors qu'une équipe était en intervention, la victime s'est retournée sur les secouristes et a blessé au doigt un sapeur-pompier,

indique le Lieutenant-Colonel Philippe Chaussinand, chef du groupement des opérations.

En 2017, les sapeurs-pompiers de Vaucluse ont signalé 57 agressions avec 18 dépôts de plaintes, ce qui représente 12,6 pompiers agressés pour 10.000 interventions, c'est très largement au-dessus de la moyenne nationale. Cette année, il n'y a pas encore de chiffres de signalement, mais il y a eu 27 plaintes de déposées, soit une augmentation de 45%.

Il y a beaucoup de violences liées à l'alcool, aujourd'hui, on sait comment commence une intervention, on ne sait jamais comment elle va se terminer,

ajoute Philippe Chaussinand.

Pour limiter les risques d'agressions, les sapeurs-pompiers de Vaucluse ont mis en place des protocoles d'interventions avec la police ou la gendarmerie, lorsqu'une vigilance a été identifiée.
 

Pompiers agressés dans les Bouches-du-Rhône

Sur l'ensemble des Bouches-du-Rhône, il y a eu 31 agressions signalées en 2016, 52 en 2017, une forte augmentation, mais il faut mettre ce chiffre en perspective avec le nombre d'interventions (139.391). Le nombre d'agressions est relativement faible (3,7 pompiers agressés pour 10.000 interventions).

Hors Marseille, nous sommes un peu à contre-courant de la moyenne nationale, notre situation se stabilise, grâce notamment à de nombreuses actions de sensibilisations que nous menons depuis quatre ans,

explique le Commandant Sylvain Besson. Autre raison avancée pour expliquer l'augmentation du nombre de signalements, l'obligation pour les équipages de sapeurs-pompiers du département de rapporter le moindre fait d'agression. 
 

Explosion des agressions à Marseille

A Marseille, c'est le cas particulier des Bouches-du-Rhône. Selon les chiffres de l'ONDRP, le nombre d'agressions signalées a explosé de 68%.

Les marins-pompiers tiennent cependant à indiquer que ce chiffre n'est pas lié à la situation dans les quartiers difficiles, mais ces agressions sont liées à l'alcool, aux situations de détresses sociales... qui peuvent avoir lieu n'importe où en ville.

La majorité des violences physiques à l’encontre des militaires du BMPM sont commises par les victimes secourues ou leurs proches

indique le bataillon dans un communiqué.

Depuis plusieurs années, le Bataillon des marins-pompiers a mis en place des médiations et sensibilise le public, notamment avec des interventions régulières dans les écoles. Le bataillon a aussi recruté plus de 400 cadets, souvent issus des quartiers. Le principe fonctionne plutôt bien.


Les agressions dans les départements alpins

Dans les Hautes-Alpes, il faut bien le reconnaître, les sapeurs-pompiers n'ont pas été menacés, aucun signalement n'est à déplorer.

Dans les Alpes de Haute-Provence, la situation s'est calmée en 2017 (4 agressions) par rapport à 2016, où le département avait connu 10 agressions, soit 7,6 agressions pour 10.000 interventions.
 
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