Cinq des huit têtes de liste pour la mairie d'Avignon étaient présentes mercredi 4 mars pour ce débat des municipales 2020. Les candidats ont eu des échanges parfois tendus sur l'attractivité économique du territoire, la circulation, la sécurité, la propreté et l'abstention.
A moins de deux semaines du premier tour, cinq des huit candidats en liste pour devenir le futur maire d'Avignon ont débattu, mercredi 4 mars, durant 60 minutes.
Les échanges des cinq prétendants ont parfois été tendus sur les thèmes de la propreté, la sécurité et la circulation.
Contrairement à Cécile Helle (DVG), les candidats mettent en avant les difficultés des commerces sur le territoire. Pour la maire sortante, Avignon est "dans une dynamique positive de la création de commerce en centre-ville.
"Quand il y a trois ouvertures, il y a une fermeture", indique Cécile Helle.
Ses adversaires soulignent eux les difficultés d'installations des entreprises sur le territoire. Pour Anne-Sophie Rigault (RN), "il n'y a jamais eu autant de fermetures de rideau avant la mandature de Cécile Helle".
Pour revitaliser le centre-ville, Frédéric Tacchino (LREM) prévoit de "louer les baux commerciaux à des tarifs préférentiels pendant un ou deux ans", une idée partagée par Jean-Pierre Cervantès (VEC).
Le candidat écologiste souhaite également créer des éco-cités pour attirer les investisseurs. De son côté, Michel Bissière (LR) évoque la mise en place d'un ambassadeur du commerce dans la ville.
►Replay. Le débat des municipales à Avignon
Attractivité économique, les petites phrases
"Le centre-ville est en train de mourir, Avignon est à l'agonie et il est urgent aujourd'hui d'agir", Anne-Sophie Rigault.
"Je prévois de créer un ambassadeur du commerce de la ville qui sera le lien entre les commerçants déjà en place et ceux qui s'installent", Michel Bissière.
"Avignon attire les investisseurs, plus de 3.000 entreprises créées entre 2014 et 2019", Cécile Helle.
Cervantès veut faciliter le covoiturage, Bissière et Tacchino pour un sens unique sur la partie sud des remparts
La circulation est une priorité pour chacun des candidats à la mairie d'Avignon. Pour améliorer les problèmes de circulation dans la ville, Jean-Pierre Cervantès veut favoriser le covoiturage et développer la gratuité des transports en commun.
Michel Bissière et Frédéric Tacchino souhaitent eux "mettre un sens unique sur la partie sud des remparts, pour fluidifier le trafic".
Anne-Sophie Rigault désire la poursuite des pistes cyclables quand Cécile Helle veut créer des parkings relais.
Tous les candidats s'accordent sur l'objectif de diminuer la circulation automobile à Avignon. Durant le débat, le sujet du tramway a fait consensus contrairement au plan de circulation prévue par la mairie.
La circulation, les petites phrases
"La circulation est catastrophique, ma solution est d'utiliser les couloirs de bus pour les voitures qui font du covoiturage", Jean-Pierre Cervantès.
"Il y a une urgence parce que petit à petit la ville s'asphyxie, je veux mettre un sens unique sur la partie sud des remparts", Michel Bissière.
"Ma priorité est de créer des parkings relais en entrée d'agglomérations", Cécile Helle.
Une ville propre pour Cécile Helle, pas le même constat des autres candidats
Les candidats n'ont pas la même vision concernant la propreté de leur ville. La maire sortante reconnaît "les nombreux comportements inciviques" mais parle d'Avignon comme une "ville propre".A l'inverse, chacun des quatre candidats critique les dépôts sauvages, l'absence de pédagogie et les problèmes de collectes. Une passe d'arme sur le sujet a eu lieu entre Anne-Sophie Rigault et Cécile Helle.
La candidate soutenue par le Rassemblement National affirme "rien est fait pour remédier aux dépôts sauvages". Cécile Helle lui répond : "Je ne peux pas vous laisser dire ça" avant que Anne-Sophie Rigault l'incite à "sortir de votre tour d'ivoire".
Jean-Pierre Cervantès entend mettre en place une "brigade d'intervention rapide pour enlever les détritus".
La propreté, les petites phrases
"Il nous faut travailler sur des opérations de sensibilisation comme celle des quartiers propres", Cécile Helle."Il y a des dépôts sauvages partout, ça s'est aggravé depuis l'été dernier et rien est fait pour y remédier", Anne-Sophie Rigault.
"Avignon est particulièrement sale, il y a des choses à faire notamment sur le problème des collectes", Jean-Pierre Cervantès.
Bissière pour la multiplication des caméras, Rigault pour la renaissance de la brigade cynophile
La sécurité est un des autres priorités des candidats avignonnais.Jean-Pierre Cervantès veut créer une maison de la tranquillité et regrouper police municipale et nationale tout en développant une application pour signaler en temps réel les agressions.
L'augmentation des effectifs de police municipale, de la vidéo protection sont des volontés de Michel Bissière et Anne-Sophie Rigault. Cette dernière milite pour la renaissance de la brigade cynophile.
S'il est élu, Frédéric Tacchino aura "une action volontariste au niveau de la sécurité" et Cécile Helle a comme priorité une police municipale de proximité pour les avignonnais.
Sécurité, les petites phrases
"Moi maire au lendemain des élections, il n'y aura plus d'adjoint à la sécurité, c'est le maire qui devra garantir à ses citoyens la sécurité", Frédéric Tacchino."Il faudra augmenter le nombre de policiers municipaux, multiplier la vidéo protection et la mise en place de conseils de vigilance dans les quartiers", Michel Bissière.
"Je veux faire renaître la brigade cynophile et mettre en place les quartiers de reconquête républicaine", Anne-Sophie Rigault.
Les prétendants à la mairie veulent réduire l'abstention
Dernier thème du débat d'Avignon, l'abstention est une des préoccupations des prétendants à la mairie. Quatre des cinq candidats reconnaissent "la défiance envers la classe politique" comme Frédéric Tacchino. Sa permanence a été plusieurs fois taguée.
Anne-Sophie Rigault prévoit elle "une mobilisation importante" aux prochaines élections.
Michel Bissière souhaite "une politique de proximité en déconcentrant certains moyens", Jean-Michel Cervantès aspire à "proposer des solutions claires à ses concitoyens".
L'abstention, les petites phrases
"On sait que la majorité en place n'écoute pas certains avignonnais, nous leur proposerons des solutions claires, nous nous occuperons de leur quotidien", Jean-Pierre Cervantès."C'est par l'action qu'on peut développer une politique qui va répondre à leurs préoccupations et c'est une solution à l'abstention", Cécile Helle.
"Il nous faut faire des promesses que nous tiendront", Frédéric Tacchino.
Avignon, les forces en présence
Aux dernières élections municipales, Cécile Helle (DVG) a été élue maire d'Avignon. A 50 ans, elle brigue un second mandat les 15 et 22 mars prochain, sans étiquette.Au deuxième tour, 65,40% des inscrits ont participé au scrutin. Au niveau national, la participation était de 62,13%.
Cécile Helle a été élue avec 47,47% des suffrages, devant le candidat du Front national Philippe Lottiaux et la candidature à droite de Bernard Chaussegros.
A la tête d'une liste d'union de la gauche, Cécile Helle a fait tomber la Cité des Papes et succédé à la maire UMP Marie-José Roig qui ne se représentait pas.
Militante PS dans sa jeunesse, plus jeune députée de France en 1997, vice-présidente du conseil régional, Cécile Helle a offert au PS une de ses rares victoires en 2014 grâce à une alliance obtenue d'arrache-pied avec le Front de gauche. Elle se présente en mars sans étiquette.
Sans étiquette également, tout au moins sur ses affiches, Anne-Sophie Rigault, 43 ans, a été investie par le Rassemblement national. La conseillère régionale a préféré retiré le logo du parti. Elle a reçu le soutien du député européen et ancien maire de Valréas Thierry Mariani, qui a accepté de figurer sur sa liste.
Le Rassemblement national part dans cette bataille avec l'objectif de réitérer la poussée inédite de 2014 dans cette commune. Le candidat FN était arrivé en tête avec 29,6 % au premier tour.
Michel Bissière, 58 ans a été le premier candidat déclaré à Avignon. L'ancien adjoint de Marie-Josée Roig a été investi par Les Républicains pour tenter de reconquérir la cité.
La République en Marche a choisi un inconnu, Frédéric Tacchino, directeur adjoint du campus sud-est de Pôle emploi, ex-socialiste, pour porter ses couleurs. Un choix très contesté dans son propre camp, notamment par le député REM Jean-François Césarini qui était lui aussi candidat à l'investiture et qui a annoncé son soutien à la liste EELV.
Ecartée elle aussi de l’investiture La République en Marche, l'universitaire Sylvie Viala-Tavakoli a malgré tout décidé de se maintenir avec le soutien du référent départemental du MoDem, André Seignon.
Élu avec la majorité en 2014, Jean-Pierre Cervantès (EELV) est passé dans l’opposition l'année suivante. Conforté par les résultats des écologistes aux dernières élections européennes, l'ex-adjoint espère figurer au second tour.
Avocat mobilisé sur la réforme des retraites, Farid Faryssy, 41 ans, est le benjamin des candidats. Il est soutenu par la France Insoumise et le NPA.
Porte-parole du collectif vauclusien de protection animal qui regroupe une vingtaine d’association, Denis Schmid conduit la liste du parti animaliste.
Avignon, les chiffres-clés
En 2016, 92.378 habitants étaient recensés à Avignon, avec un taux de natalité de 16,9‰, bien supérieur à celui du pays 11,4‰, une densité de sa population de 1.423,2 habitants au km2, 12 fois supérieure à la moyenne nationale de 117,6 habitants au km2.Avec un revenu médian annuel de 16.188 euros (2016), soit 1.349 euros par mois, les habitants d'Avignon ont vu leur revenu augmenter de 0,81% par rapport à l'année précédente. Ce chiffre est inférieur de 26,76% au revenu médian national annuel (20.520 euros), soit 1.710 euros par mois.
61% des foyers fiscaux de la ville sont non imposables. La commune affiche également un taux de pauvreté de 31%, 17 points de plus que le taux de pauvreté national (14%).