L'avocat général a requis 18 mois de prison avec sursis pour l'ex-gérant et 50 000 euros d'amende. Les parents de Benjamin, l'adolescent de 14 ans, décédé après avoir mangé dans le Quick du Cap sud à Avignon veulent comprendre ce qu'il s'est passé, en janvier 2011.
Quand on vous annonce que ce qui a tué votre enfant, c'est le lieu où vous l'avez emmené manger, on tombe de haut. Il faut aller au-delà de la culpabilité qu'on a
a expliqué, Rose-Marie Orset, la maman de Benjamin.
Sur la banc de l'accusé, Philippe Quérard, l'ex-gérant du Quick, jugé pour homicide involontaire. Agé de 62 ans, il s'est comparé "à un taureau".
On rentre dans une arène pour une corrida, une mise à mort.(...) Cette affaire m'a complètement ruiné (..) Ça fait beaucoup de casse pour quelqu'un qui n'y peut rien
a-t-il estimé.
18 mois avec sursis requis
Philippe Quérard attend "la confirmation du non-lieu" délivré par un juge d'instruction en 2014 . Une décision dont la famille de la victime avait fait appel et qui lui vaut de comparaître cette semaine devant le tribunal correctionnel d'Avignon.L'avocat général vient de requérir ce mercredi soir 18 mois de prison avec sursis et 50 000 euros d'amende pour l'ex-gérant. Le jugement est mis en délibéré au 28 juin.
Une toxi-infection alimentaire
Le 22 janvier 2011, à midi, Benjamin Orset est mort brutalement chez ses parents, à Oppède, après s'être levé la nuit pour vomir, et s'être plaint de nausées et de maux de tête. La veille, il avait dîné en famille au Quick Cap Sud d'Avignon, avant d'aller au cinéma. L'autopsie du jeune homme avait conclu à une "toxi-infection alimentaire", provoquée par un staphylocoque doré. Aussitôt, des dizaines de prélèvements avaient été effectués sur la victime, ses excréments, à son domicile, et au restaurant Quick, puis analysés.Non-conformité du restaurant
Le jour même du décès de Benjamin, quatorze points de non-conformité alimentaire étaient relevés au restaurant. Cinq des huit employés présents le soir du repas fatal portaient en outre un staphylocoque doré, et leur dossier médical n'était pas à jour. Une des nombreuses expertises médicales demandées par la justice avait parallèlement mis au jour une "cardiomyopathie" du jeune homme, concluant que son décès était lié à une combinaison de sa pathologie cardiaque avec l'intoxication qu'il avait subie.Après le drame, le groupe Quick, qui n'a jamais été inquiété par la justice, avait repris la gestion des trois restaurants gérés par Philippe Quérard. Les ventes du groupe avaient été fortement affectées par l'affaire, chutant de 4,6% en 2011.