"Publier les noms peut avoir des conséquences", un homonyme d'un accusé des viols de Mazan, victime d'attaques en ligne

Depuis le début du procès des viols de Mazan, la liste des noms des accusés a été divulguée, non sans conséquence. Cédric Venzin, un habitant de Haute-Loire qui porte le même nom que l'un des 50 co-accusés, est victime d'attaques en ligne.

La deuxième semaine du procès des viols de Mazan a démarré avec un appel des avocats de la défense au respect de la présomption d’innocence. Cela intervient à la suite de la révélation d'informations personnelles, suivies de menaces, envers leurs clients. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses publications ont vu le jour, notamment une liste avec les noms et prénoms des 51 accusés. Mais aussi des trombinoscopes avec leur visage.

Me Isabelle Crépin-Dehaene, avocate de la défense expliquait qu’en conséquence de la divulgation de ces informations, "des enfants d'accusés ont été pris à partie au sein de leur établissement scolaire, des épouses et proches d'accusés ont été insultés, des appels téléphoniques malveillants reçus par des accusés, avec tentatives d'intrusion à leur domicile". Cédric V., habitant de Haute-Loire, se retrouve, bien malgré lui et à tort, impliqué dans l’affaire des viols de Mazan. Selon une information de La Dépêche, le restaurateur de 42 ans, est la cible d’attaques en ligne.

Insultes et messages haineux

Celui qui vit à 3 h 30 de Mazan, n’a de commun avec l’un des accusés que le nom. Le reste n’est que méprise, car le coaccusé s’appelle Cendric et non Cédric. Une ressemblance qui suffit à devenir victime. Insultes et messages haineux se retrouvent sous les publications de Cédric ou dans ses messages privés. Pire, le visage de Cédric apparaît dans ces fameuses vidéos trombinoscope, avec sa profession et son lieu de travail divulgué. "On a peur que ça aille plus loin, qu’on se retrouve confronté à quelqu’un nous voulant du mal physiquement", s’inquiète la compagne.

Le quarantenaire a alors prévenu ses proches avec un post Facebook, indiquant qu’"il y a des homonymes. Sachez que je m’appelle V. Cédric et non V. Cendric et que je suis en aucun cas lié avec l’affaire de Mazan. Alors, veuillez me laisser en dehors de tout ça". "On veut juste retrouver notre petite vie tranquille", témoigne la compagne de Cédric V. à nos confrères.

"Publier les noms des accusés peut avoir des conséquences"

Pour elle, la diffusion des noms des accusés sur les réseaux sociaux est une grave erreur, susceptible de porter préjudice à des innocents. "Évidemment que c’est une histoire horrible et que la victime mérite un soutien inconditionnel. Mais publier les noms des accusés peut avoir des conséquences sur des personnes n’ayant rien à voir", confie-t-elle à La Dépêche.

Si le couple essaie tant bien que mal de faire supprimer les vidéos sur lesquelles le visage de Cédric apparaît, ce n’est pas si simple. Sa compagne confie que beaucoup refusent de coopérer, ou bloquent même ses messages. Une main courante sera déposée par Cédric dans la semaine pour dénoncer la situation.

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