Militantes et associations féministes appellent à manifester ce samedi 14 septembre, en soutien à Gisèle Pelicot et à toutes les victimes de viols. L'appel est lancé auprès de toutes les femmes et de tous les hommes partout en France.
Militantes et associations féministes appellent à manifester samedi en France en soutien à Gisèle Pelicot, victime de viols commis par des inconnus recrutés sur internet par son mari pendant dix ans, et à toutes les victimes de viols.
"91% des viols surviennent dans l'entourage. Les victimes sont vos amies, vos femmes, vos sœurs, vos mères, vos grand-mères. Les auteurs sont vos amis, vos maris, vos frères, vos grand-pères", écrit Anna Toumazoff, militante féministe, dans un message sur X. "Ne soyez pas comme ceux qui n'ont rien dit, choisissez votre camp, rejoignez-nous" lors de "rassemblements à travers toute la France" samedi "en soutien à Gisèle Pelicot et toutes les victimes de viols", ajoute-t-elle.
À Marseille, plusieurs associations féministes répondent à cet appel national et organisent une manifestation samedi devant le Palais de Justice à partir de 14H00.
"Certains parviennent à contester les faits"
Salomé, militante pour le collectif féministe Marseille 8 mars-Assemblée féministe, voit ce rassemblement comme une preuve d'empathie envers Gisèle Pélicot : "On veut lui montrer notre soutien à elle et à toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles".
Pour l'activiste, la manifestation est aussi le moyen d'accompagner les débats de société sur les violences sexuelles que pose l'affaire Mazan : "Ce procès est hyper médiatisé avec de multiples preuves, pourtant certains parviennent à contester les faits. Imaginez alors dans des cas où il y a moins de preuves ?"
Le collectif Enfantiste 13 souhaite mettre à l'agenda de ce rassemblement l'inceste et les violences faites aux enfants et adolescents qui émaillent les débats du procès : "La partie incestueuse dans l'affaire a été balayée du revers de la main alors qu'elle permet en partie la domination masculine qui devient le terreau des violences sexuelles sur les mineurs", détaille Lisa Basile, militante des droits de l'enfant au sein d'Enfantiste 13.
"Ce sont des hommes ordinaires"
À l'issue de ces débats et du procès, les militantes attendent des répercussions, notamment sur la perception du viol : "On se rend compte que les agresseurs n'ont pas de profil type à part le fait d'être des hommes. Ils sont tout à fait ordinaires", poursuit Salomé.
La militante espère une remise en question notamment de la gente masculine : "Au lieu de dire Not All Men (Pas tous les hommes NDLR) peut-être que certains vont cesser de se dédouaner personnellement et commencer à remettre en question le fonctionnement de la société". Y aura-t-il des oreilles pour entendre son vœu ?