A quelques jours du Salon du Cheval de Paris, focus sur le centre hospitalier de Montfavet à Avignon qui dispose d'un atelier d'équithérapie pour les jeunes patients du service de pédo-psychiatrie en mettant le cheval médiateur au centre de la pratique thérapeutique.
La jeune Mila scrute avec une certaine appréhension l'enclos des chevaux. Aujourd'hui son compagnon est blanc, c'est un double poney et il s'appelle Oscar. Au pansage, la fillette de 6 ans a du mal à maîtriser son impatiente et l'exprime par des gestes brusques d'opposition. C'est un des aspects de ses troubles qui est travaillé lors de ces séances d'équithérapie, à l'hôpital de Montfavet à Avignon.
note la maman de Mila, "encore plus les jours de séance. Elle est calme, elle ne fait plus de crise".Elle était un peu agressive avant, ça s'est beaucoup amélioré
Contraintes et plaisir
Mila est l'une des jeunes patientes du service de pédo-psychiatrie. Agés de 4 à 18 ans, ils sont pris en charge pour autisme ou pour des troubles psy divers. Quand ils brossent le cheval, qu'ils le mènent au licol ou qu'ils montent sur son dos, ils apprennent à canaliser leurs pulsions et à gérer les contraintes d'un médiateur "vivant" de 500 kilos. Tout aussi important, il y a "plaisir" d'être avec l'animal, une notion qui est au centre de ce travail.
Infirmières cavalières
L'atelier est situé à la ferme Gabriel, il est constitué de six chevaux. Les infirmières ont une double compétence. Elles sont spécialisées en pédopsychiatrie et cavalières. Françoise Vacheyran est le médecin référent de l’unité.
explique la pédopsychiatre, "pour les troubles autistes graves, c'est une ouverture à autre chose que le monde dans lequel ils sont enfermés."Ils vont être valorisés par cette activité, ils vont gagner de la confiance en eux et c'est très important pour les 3/4,
Dès 1972
Le cheval est une affaire de passion. A l'hôpital de Montfavet, c'est l'amour du chef de service "psychiatrie" pour les chevaux qui a conduit à l'ouverture de cet atelier d'équithérapie au sein du service de pédo-psychiatrie en 1986. Une évolution logique dans cet établissement qui a mis le cheval est au centre du soin dès 1972, se posant comme l'un des précurseurs en la matière en Europe.
Des visées thérapeutiques vastes
Les visées thérapeutiques de l'équithérapie sont vastes. Elle permet, sur le plan psychique, de travailler l’émergence des affects, la relation ou la canalisation des pulsions. Sur le plan moteur, la médiation équine permet d’améliorer la coordination motrice, la tonicité, la structuration dans l’espace.
Reportage de Frédérique Poret et Olivier Ducros-Renaudin :