Vaucluse : face à la pénurie de médecins, les anciens continuent de travailler après l'âge de la retraite

La moyenne d'âge des médecins dans le Vaucluse et de 59,2 ans et 61,2 ans dans les Alpes-de-Haute-Provence. Face à la pénurie de successeurs, de nombreux médecins continuent de travailler après l'âge de la retraite.

Depuis plusieurs années, les conseils départementaux de l'ordre des médecins tirent la sonnette d'alarme. La population des médecins vieillie et n'est pas remplacée par la jeune génération.

De nombreux professionnels de santé issus du baby-boom ont passé l'âge de la retraite depuis longtemps et pourtant ils continuent leur activité. Certains par passion, mais la plupart par obligation, "pour ne pas abandonner leurs patients". Dans le Vaucluse, 196 médecins travaillent au-delà de l'âge légal de la retraite.

La moyenne d'âge des médecins dans le Vaucluse est de 59,2 ans, pour une moyenne nationale de 57,1 ans. En région Provence-Alpes-Côte d'Azur, tous les départements sont concernés par ce vieillissement et particulièrement les Alpes-de-Haute-Provence, où la moyenne d'âge des médecins est de 61,2 ans (Bouches-Rhône, 57,5 ans; Var, 60,7 ans; Alpes-Maritimes, 59,1 ans; Hautes-Alpes, 57,2 ans).

Une couverture médicale préoccupante

Au Thor, sur les cinq médecins généralistes, trois vont partir à la retraite dans les mois qui viennent. A quelques kilomètres de là, à L'Isle-sur-la-Sorgues, le docteur Louis-Michel Segarra, 67 ans, indique qu'il recherche, sans succès, un remplaçant depuis deux ans. Il a choisi de rester pour ne pas abandonner ses patients.

D'ici un an et demi, cinq (médecins généralistes) vont partir à la retraite. Du côté des spécialistes, deux gynécologues vont s'arrêter, ainsi qu'un pédiatre, un dermatologue et un rhumatologue,

a précisé le docteur Deguarra, à nos confrères du Dauphiné.

Dans la plupart des communes et particulièrement dans le Nord du département, comme Bollène ou Mornas, la situation est préoccupante. Même à la retraite, ces médecins ne pourront pas exercer éternellement.

Quelles solutions face à la désertification médicale?

Le numerus clausus a disparu, mais il faudra dix ans pour en mesurer les effets. En attendant, l'idée d'obliger les étudiants en médecine à effectuer des stages en cabinet et notamment en zone rurale, fait son chemin.

La création de maisons médicales, avec le soutien de l'Agence Régionale de Santé (ARS) et les municipalités est l'une des pistes exploitées. Il y en a de plus en plus, mais dans certains secteurs, même avec les aides, peu de candidats se présentent.

Faire appel à des médecins étrangers

Le docteur Bernard Arbomont est le président du Conseil départemental du Vaucluse de l'Ordre des médecins.

Il a dû poursuivre son activité après un désistement de dernière minute de son remplaçant. Il était médecin au Thor. Finalement, c'est une femme médecin roumaine qui l'a remplacé, aucun médecin français n'était candidat.

Selon le docteur Arbomont, il y a aujourd'hui 149 médecins titulaires d'un diplôme de l'Union Européenne et une centaine hors Union Européenne, dans le Vaucluse.
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