La petite commune de Sarrians, dans le Vaucluse, a embauché une chasseuse de têtes pour recruter ses nouveaux médecins généralistes. Face aux déserts médicaux, les communes rurales sont en compétition pour trouver la perle rare.
A Sarrians, petit village du Vaucluse entre Carpentras et Orange, l’un des trois médecins qui restaient vient de prendre sa retraite. Pendant un an, les efforts pour lui trouver un remplaçant n’ont abouti à rien.
"Depuis un an et demi on sait que nos médecins généralistes vont partir à la retraite. La situation était très préoccupante", explique Anne-Marie Bardet, maire de Sarrians.
"Après avoir essayé en vain les annonces médicales sur le site internet de la ville, auprès des facultés de médecines, l’ordre des médecins, j’ai eu la chance de rencontrer Véronique Andrivon-Robert, du cabinet de recrutement médical, on l’a appelée au secours".
Véronique Andrivon-Robert est une chasseuse de têtes, spécialisée dans ce type de recrutement. C’est elle qui va s’occuper de trouver de nouveaux médecins généralistes pour Sarrians.
Dans un contexte de désertification médicale, elle constate de plus en plus de compétition entre les communes, qui surenchérissent pour trouver leur généraliste.
Les déserts médicaux en compétition
"D’une commune à l’autre, à trois kilomètres d’écart, on peut avoir des disparités énormes", explique-t-elle, prenant en exemple "le triangle Tarascon-Boulbon-Vallabrègues", où les aides ou déductions d’impôts proposées sont très différentes."Les aides devraient être au niveau régional, non pas national, estime Véronique Andrivon-Robert. Certains endroits sont beaucoup plus favorisés que d’autres. On n’a pas les mêmes difficultés à Charleville-Mézières, à Tarascon ou Saint-Tropez".
Il lui reste neuf mois pour trouver un médecin volontaire pour s’installer à Sarrians, un "joli village", "au soleil", fait-elle valoir auprès des candidats potentiels : "Si on essaye de faire venir les médecins qu’à coup de prime ce sont des médecins qui ne resteront pas, précise-t-elle. Il faut adhérer au projet municipal, à la région."
Des candidats venus de Grèce
Deux médecins grecs pourraient être les candidats qu’elle recherche : ils ont déjà travaillé en France et ont de bonnes références. Ils viendraient s’installer à Sarrans avec leurs épouses et leurs enfants.En attendant, il ne reste que deux médecins généralistes, dans cette commune de 6000 habitants.