"Ce qui rentre repart pour payer les factures" : des opérations coup de poing des agriculteurs du Vaucluse à bout de nerfs

Les agriculteurs du Vaucluse et leurs tracteurs s'étaient donné rendez-vous ce mercredi dès 8 heures, devant la Maison de l'agriculture, répondant au mot d'ordre de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs, avant d'enchaîner plusieurs actions coup de poing.

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Les syndicats FDSEA et Jeunes Agriculteurs appelaient ce mercredi 25 novembre à un deuxième acte dans le cadre d'une mobilisation nationale. Les exploitants du Vaucluse se sont donné rendez-vous dès 8 heures devant la Maison de l'agriculture à Avignon. Entre colère et désespoir, ces exploitants se réchauffent d’un café dans la fraîcheur matinale et se serrent les coudes. Tous sont venus crier qu'ils sont pris à la gorge, étranglés par les charges, la concurrence étrangère. Jordan Charensol, le président des jeunes Agriculteurs du Vaucluse, mégaphone en main, prend la parole. Les banderoles se déploient, les visages sont fermés.

L'amertume nourrit de nombreuses revendications, dont la première est celle d'un revenu décent. "Beaucoup ont perdu de l'argent cette année", explique Jordan Charensol, "nos trésoreries sont quasi-nulles, nos comptes professionnels nous servent de balance, ce qui rentre repart immédiatement aux banques et aux créanciers pour payer les factures".

L'opposition frontale au projet de traité de libre-échange de l’Union Européenne avec les pays du Mercosur, cet accord qui vise à supprimer la quasi-totalité des droits de douane appliqués aux échanges commerciaux, reste aussi un sujet de rancœur, sans doute celui de trop.

Le portail de la MSA soudé 

Constitués en convoi, les tracteurs s'ébranlent, direction les remparts d'Avignon. Plus précisément la Mutualité Sociale Agricole (MSA), l'organisme de Sécurité sociale agricole, que les exploitants désignent comme "leur maison", mais qui les abandonne à leur sort, disent-ils. Devant les grilles, les manifestants déversent leurs remorques de fumiers, d'arbres et de déchets plastiques. La Directrice générale de la MSA Alpes-Vaucluse vient à leur rencontre à la grille, mais cela ne suffira pas à désamorcer leur détermination. Guillaume Bonino, secrétaire général des Jeunes Agriculteurs 84, se met à souder symboliquement le portail de l’organisme au chalumeau.

"Soi-disant, ils sont à notre écoute, mais ce n'est pas vrai, quand on essaie de les appeler on trouve toujours porte close ", affirme ce viticulteur de Vaison-la-Romaine, qui dénonce le manque d'écoute et d'aides financières apportées par l’organisme. Les agriculteurs réclament en effet des exonérations, voire des suppressions de charges en urgence, et déplorent que l'enveloppe qui leur est dévolue, apparaisse clairement insuffisante, tandis qu'ils se retrouvent dans une impasse.

La réalité des exploitations

Comme les autres manifestants, la présidente de la FDSEA du Vaucluse, Sophie Vache, bonnet vissé sur la tête, remplit des formulaires d'exonération de charges. Un geste symbolique là encore. La syndicaliste, viticultrice de Sorgues, évoque tristement "la réalité des exploitations" sans avenir. Elle dit déconseiller aux fils d'agriculteurs de prendre la relève ou de se lancer dans l'activité : " il y a même des enfants qui disent qu'ils voient tellement leurs parents en chier, excusez-moi des mots, qu'ils ne veulent pas prendre la suite".

Les agriculteurs ont ensuite pris le chemin du centre des impôts pour une autre action, qui s'inscrira, elle aussi, dans une mobilisation nationale au dixième jour du mouvement.

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