Pour éviter que la commune ne devienne un désert médical, le maire de Sorgues a décidé d'octroyer une bourse de 700 euros par mois à deux étudiants en médecine. En contrepartie, ils devront s'installer sur place pendant cinq ans.
Comme dans de nombreuses communes françaises, trouver un médecin traitant est devenu un parcours du combattant à Sorgues. En cinq ans, le Vaucluse a perdu 45 médecins. Dans la petite commune de près de 20 000 habitants, une dizaine de médecins sont encore en exercice, mais certains vont prochainement partir à la retraite. Pour éviter que sa commune ne devienne un désert médical, le maire a décidé d'aider financièrement des étudiants en médecine.
Anticiper les départs à la retraite
Installé dans la commune depuis trois ans, Christian Vaytet, 72 ans, a mis six mois avant à trouver un généraliste pour s'occuper de ses soucis de santé. "J’étais obligé de retourner chez mon ancien médecin, à Palavas, explique le sexagénaire, j’étais obligé d’aller à Vedène, même un peu plus loin, mais on n’en trouve pas, tout est pris".
Selon les critères de l’Agence régionale de santé, Sorgues n'est pas considéré comme un désert médical, mais le maire, Thierry Lagneau, a préféré prendre les devants pour ne pas voir sa commune le devenir. "On est quand même dans une situation tendue sur la ville, puisqu'on a une dizaine de médecins avec un départ programmé en fin d’année", argumente Thierry Lagneau, maire (SE) de Sorgues. La mairie est prête à débourser 100 000 euros pour s'assurer l'installation de deux jeunes médecins au sein de la maison médicale créée en 2017, qui propose déjà un an de gratuité de loyer. La mairie propose ainsi de rémunérer deux étudiants en médecine, à hauteur de 700 euros par mois à partir de leur 3ᵉ année. Par cette convention, ils viendront s'engager à s’installer à Sorgues pour un minimum de cinq ans. L'appel à candidature est lancé.
En 10 ans, 5000 médecins en moins
Convaincre des médecins de venir s'installer est devenu un casse-tête pour de nombreuses petites communes. "Ce n'est pas qu'une question de petites communes, estime l'élu, aujourd'hui, il y a un taux relativement faible d'étudiants en médecine qui s'installent comme médecins généralistes, ils font d'autres choix".
Les déserts médicaux concernent 87 % du territoire français. La France a perdu 5 000 médecins en l’espace de dix ans. Environ 5,4 millions de Français n’ont actuellement pas de médecins traitants, soit 1 Français sur 10. Fin octobre, le Sénat a voté contre la régulation de l’installation des médecins. Le projet consistait à expérimenter, pendant trois ans, la répartition des médecins sur tout le territoire pour lutter contre les déserts médicaux en limitant l’installation de praticiens dans des zones déjà bien pourvues en soignants.