Un nouveau dispositif permet aux habitants et aux vacanciers d'avoir accès à un médecin via une téléconsultation dans une cabine dédiée dans un délai de 10 minutes. Le médecin généraliste de la commune réagit.
Celle-ci ne vous emmènera pas au sommet des pistes, et pour cause ce n'est pas une télécabine, mais une cabine de téléconsultation médicale.
La station de Valberg dans les Alpes-Maritimes, située à 1 heure et quart de Nice, inaugure son dispositif pour faciliter l'accès aux soins, elle est installée dans l'agence postale.
La cabine est en service du lundi au vendredi de 13 heures 30 à 17 heures, sans rendez-vous. Concrètement, elle permet d'être mis en relation avec un médecin basé en France dans un délai de 10 minutes.
Des instruments connectés sont à disposition pour permettre de faire de premiers examens. Le communiqué du département des Alpes-Maritimes explique ainsi :
"Un agent d’accueil formé sera présent pour assister les patients, tant au plan administratif que pour l’utilisation de certains instruments connectés. L’agent d’accueil orientera les personnes à l’arrivée avec un questionnaire. Pour commencer une consultation, il suffira au patient de se munir de sa carte vitale, de sa carte bancaire et de son téléphone, puis de se laisser guider en suivant les étapes indiquées sur l’écran. Le prix d’une téléconsultation médicale sera le même que pour un rendez-vous classique (25 €), et sera entièrement pris en charge par l’Assurance Maladie et la mutuelle du patient.
Charles Ange Ginésy, Président du Département des Alpes-Maritimes et Président du Syndicat Intercommunal de Valberg explique dans ce même communiqué :
"Cette cabine de téléconsultation s'inscrit dans le plan de lutte contre la désertification médicale porté par le Département. Cet outil qui offre un diagnostic précis effectué à distance, fait partie de la stratégie du Département, comme le centre de santé de Puget-Théniers, et le « bus santé » qui sillonnera bientôt nos vallées."
En complément du médecin généraliste
Ce genre de cabine fleurit dans les toutes les villes, souvent dans des pharmacies. Le développement de la télémédecine s'est intensifié avec la crise du Covid. Malgré cet essor, en 2021, elle ne représentait que 3,7% de l'activité de la médecine générale, nous vous en parlions dans un article complet.
Cette nouvelle cabine (initialement installée à Nice) a été installée dans un bâtiment de service public avec l'accord du médecin généraliste du secteur. Le docteur Roland Giraud est installé depuis 1981 à Valberg (il est aussi maire de Beuil), il a suivi de près toutes les évolutions de la médecine générale et notamment la téléconsultation :
"Plus il y a de lieu de consultation, mieux c'est pour la population. Aujourd'hui, la téléconsultation est efficace, avec un dossier médical partagé, un vrai médecin au bout du fil et des outils connectés qui permettent de faire un examen."
Pour lui ça reste "en dépannage" pour des petites affections, " ça ne remplacera jamais une vraie consultation en présentiel, mais ça me permet à moi de pouvoir honorer plus de rendez-vous, notamment en cas d'urgence."
Il est évident que pour des diagnostics poussés, des infections graves, des aggravations de pathologies, il faudra consulter en présentiel, mais c'est un des outils de lutte contre la désertification.
Un argument pour de nouveaux médecins en campagnes ?
Lorsque le médecin de Guillaumes, François Boffy, part à la retraite, il a été difficile de le remplacer. Le docteur Giraud a d'ailleurs assuré une partie de l'intérim.
Depuis, c'est un médecin qui dépend du centre de santé de Puget-Théniers qui vient trois fois par semaine sur la commune. Le docteur Giraud se dit satisfait : "ce médecin est salarié, c'est très bien. Ce genre d'outils (téléconsultation) ça permet de traiter les petits bobos de laisser du temps aux médecins pour le reste. En cas de vacances, ça permet de partir l'esprit plus tranquille sans avoir l'impression d'abandonner ses patients."
Je pense que c'est complémentaire, mais il faut vraiment repenser la communication pour attirer de nouveaux médecins en montagne
Docteur Roland Giraud
Pour lui, la médecine libérale est à bout de souffle (même si, à titre personnel, il n'y renoncera pas) et d'autres modèles doivent être mis en place pour coïncider aux attentes des nouveaux médecins et aux besoins des patients.