Le maire de Lauris (Vaucluse) André Rousset et son équipe municipale ont pris la décision de démissionner après l'agression d'un adjoint par un habitant, le 13 juin dernier.
"On va bientôt devoir sortir avec un revolver." André Rousset, maire du village de Lauris, dans le Vaucluse, annonce ce lundi 19 juin avoir pris la décision de démissionner, tout comme sa majorité, après l'agression d'un adjoint le mardi 13 juin. Thierry Dernis, délégué à la Voirie, a été pris à partie par un habitant après les récentes inondations.
Cet habitant, victime d'un dégât des eaux, a fait appel à l'adjoint après les intempéries. Ce dernier l'a alors mis en relation avec le syndicat des eaux, qui s'est déplacé au domicile du Vauclusien pour tenter d'améliorer la situation. En fin de journée, Thierry Dernis repasse chez l'habitant en question. Et la situation s'envenime. "Il l'a plaqué contre le mur, tapé derrière la tête, raconte André Rousset. Il lui a dit : 'Je vais te retrouver et je vais te tuer'".
"L'adjoint a eu trois jours d'ITT (incapacité totale de travail), il saignait derrière la tête. Il avait des douleurs au cou et au dos, mais c'est aussi un choc émotionnel, relate le maire de Lauris. L'agresseur a été interpellé et placé en garde à vue".
"Il est choqué, mais il voit qu'il y a un réel soutien du conseil municipal qui se lève comme un seul homme", poursuit-il.
Deux jours après l'incident, la municipalité s'est réunie. Tout le groupe majoritaire, c'est-à-dire 23 élus, ont pris la décision de démissionner. "Ça suffit, on n'est pas un pays de vandales, il faut qu'on protège notre humanité. Où va-t-on aller ?"
Cette même semaine, la directrice de l'école de Lauris s'est fait agresser, rapporte André Rousset. "Ce n'est pas normal, les élus travaillent tous les jours sur le front pour aider les habitants."
Protection renforcée pour les élus en France
"En 2022, le nombre d’atteintes aux élus s’élevait à 2 265 faits, contre 1 720 en 2021, soit une hausse de 32 %", relate le gouvernement. Afin de les protéger aux mieux, un centre d’analyse et de lutte a été déployé spécifiquement.
Dans ce cadre, un réseau a été créé avec plus de 3 400 référents, spécialisés dans les "atteintes aux élus". Ils sont présents dans toutes les brigades de gendarmerie et les commissariats. Les représentants des habitants peuvent ainsi avec un contact privilégié avec les forces de l'ordre pour parler des menaces ou violences dont ils sont vitimes.
Le renforcement du dispositf "alarme élu" a aussi été renforcé. En appelant le 17 lorsqu'ils se sentent menacés, les élus peuvent ainsi être secourus de manière plus rapide.