Le 4 octobre dernier, la SPA Vauclusienne, est venue au secours de plus de 80 animaux, dont 33 dalmatiens souffrant de maltraitance auprès d'un éleveur près d'Avignon. Après plus de 15 jours au refuge, Valérie Arbogast, responsable du pôle animalier de la SPA Vauclusienne, revient sur les conditions de vie actuelles des animaux, leur avenir et leur santé.
Le 4 octobre dernier, la SPA Vauclusienne, a recueilli de nombreux animaux à la suite d'une saisie d’envergure auprès d'un éleveur près d'Avignon. En tout, 33 dalmatiens adultes, six akitas américains, quatre chiens de petite taille, sept sphinx (chats nus), 21 chiots et 14 lapins ont été récupérés, en l'espace de deux interventions. Dès cette semaine, les animaux vont commencer à être mis en famille d'accueil ou placés dans d'autres refuges.
Une situation judiciaire qui complique la prise en charge
"Nous avons l’habitude des saisies, mais une saisie avec autant de chiens, c'est la première fois", explique Valérie Arbogast, responsable pôle animalier de la SPA Vauclusienne. "L’an dernier par exemple, on a fait une saisie et on avait neuf chiens de chasse, et on considérait que c’était beaucoup".
Les animaux saisis se trouvent actuellement sous réquisition judiciaire. Tant que la bataille judiciaire n’est pas résolue, ces chiens appartiennent toujours à l’éleveur. Conséquence : il n’est pas possible de les vacciner ou de les castrer. Une situation qui s’avère être un véritable challenge pour la SPA Vauclusienne. "Nous les avions placés tous ensemble pour la socialisation, mais cela reste un défi". Valérie Arbogast, insiste : "On demande une chose : que la justice soit plus réactive que d’habitude".
En parallèle, une première victoire vient d'être assurée : "vendredi dernier (18 octobre), notre avocate, qui a débattu avec la DDPP, nous a annoncé qu’il était désormais possible, dès ce lundi , de placer les animaux dans d’autres refuges et même dans des familles d’accueil en les informant bien de la situation juridique en cours".
Mais placer les animaux dans une situation de procédure judiciaire en cours est délicat, souligne-t-elle. "Le futur des animaux reste incertain tant que la justice n’a pas pris de décision. Donc la justice peut tout à fait décider que les animaux doivent retourner chez l’éleveur.
À partir de demain, mardi 22 octobre, les animaux commenceront à être dispatchés dans d’autres refuges. Pour certains, des placements dans des familles sont envisagés. "Pour procéder au placement, on a d'abord un premier contact au téléphone avec la potentielle famille, on va sur place pour voir les conditions de vie. Si tout va bien, on fait un contrat. La particularité ici, c'est qu’on mentionne dans le contrat qu’il s’agit d’un cas de saisie, donc la durée de placement de l’animal reste indéterminée. La décision de la justice peut arriver dans quelques, dans quelques mois, voire des années".
3500 euros récoltés pour soutenir l’opération
La SPA Vauclusienne compte plus de 20 salariés mobilisés, et les vétérinaires ont constaté des états de santé très préoccupants : "À leur arrivée, les animaux étaient maigres, infestés de parasites et de verres, et certaines femelles sont gestantes. Nous avons dû organiser des box spécifiques pour ces portées, dont certaines qui sont imminentes".
Afin de pallier ces manques, l’association Dalmatiens sans famille a lancé un appel à dons. Nadia Zbirou, vice-présidente de l’association, revient sur les dons : "On a récolté 3 500 euros, ce qui nous permet d'acheter des croquettes, des plaids, des antiparasitaires et des vermifuges". La structure a déjà procédé à l’envoi d’une première livraison de colis à la SPA.
Elle continue, par ailleurs, ses actions pour d’autres chiens en difficulté. Chaque année, Dalmatiens sans famille commercialise un calendrier annuel dont les bénéfices servent à soutenir les chiens. Mais cette fois, une partie des fonds récoltés cette année est consacrée aux Dalmatiens saisis. L’association s’est également engagée à prendre certains chiens en charge.
