Un chauffeur de camion en sous-traitance pour ArcelorMittal a fui la Lorraine et s'est installé dans le Vaucluse après avoir révélé une pollution aux déchets toxiques volontaires en pleine nature. Le lanceur d'alerte se retrouve au chômage et cherche un emploi.
Un chauffeur de camion lorrain paie cher son engagement citoyen. Employé par une entreprise sous-traitante d'ArcelorMittal, Karim a révélé avoir déversé des déchets hautement toxiques en pleine nature, à la demande de son employeur. Licencié, il a dû quitter la Moselle. Il s'est installé depuis le début de cette année dans le Vaucluse.
explique-t-il interrogé par France Bleu Vaucluse. Embauché pour trois semaines sur ce site entre décembre 2016 et février 2017, Karim décide de filmer ce qu'il fait. Il tente de prévenir les autorités.Ce que je faisais était interdit et je le savais dès le début. Où je déversais, j'étais pas loin des maisons et des bois,
"J'ai fait la vidéo, j'ai prévenu un sapeur-pompier... j'ai fait tout ça fin décembre, début janvier et ça a éclaté seulement au mois de juin (2017)".
Dans une autre vidéo de Passeur d'alertes, il témoigne à visage découvert en septembre 2017 :Les déversements sur le site de Florange ont cessé depuis, mais le chauffeur de camion a dû s'en aller face aux pressions. Il raconte qu'il s'est fait insulté dans la rue, agressé dans un centre commercial. "Je le referai mais je m'organiserai mieux", confie-t-il. Car Karim s'est retrouvé "black-listé" dans les sociétés d'interim malgré 19 ans d'expérience comme transporteur routier.
S'il y a un employeur qui cherche un bon chauffeur, qui n'a pas peur des heures, je suis là.
lance le père de trois enfants. De son côté, ArcelorMittal nie la pollution à l'acide. L'enquête est toujours en cours.