De Nice à Athènes, les populations se mobilisent pour accueillir les demandeurs d'asile venus d'Afrique. Ces exilés risquent leur vie et espèrent obtenir le statut de réfugiés. Nos reporters des Haut-Parleurs, Alexandros Kottis et Martin Lacoux, vont auprès d'associations qui leur viennent en aide.
L'Europe toute entière est impactée par les crises humanitaires que subissent les populations africaines. Qu'elles viennent du Soudan, de Syrie, de Lybie, d'Irak ou d'Afghanistan, ces personnes cherchent un asile en Europe, pour fuir la guerre et la famine. A Athènes et à Nice, nos reporters des Haut-Parleurs on suivi leurs traces.
La Grèce est souvent une porte d'entrée vers l'Europe. Aujourd'hui 70.000 personnes sont coincées dans des grands camps à ciel ouverts, dans l'espoir d'obtenir le statut de réfugiés.
La France est souvent l'une des destinations visées par ces populations.
Les populations locales se mobilisent
A Nice, Martin rencontre MaHmoud. Originaire du Soudan il vient d'obtenir le statut de réfugié. Il est hébergé par Philippe et Martine, des bénévoles de l'association Welcome.L'Etat doit héberger les demandeurs d'asile dans des structures spécifiques, mais il n'y a pas assez de place. Mahmoud confie qu'il a dû dormir près de 6 mois dans la rue avant d'être secouru par l'association Welcome.
Ce sont 70 familles qui se relayent pour accueillir, pendant 6 semaines chacune, des demandeurs d'asile. Une quinzaine de personnes bénéficient de ce dispositif dans les Alpes-Maritimes.Comment agir, comment continuer à les accompagner ? C'est un grave problème humain. explique Philippe, membre de l'association Welcome
"A partir du moment où ils ne sont plus demandeurs d'asile puisqu'ils ont été déboutés, ils sortent du dispositif Welcome. Et ça humainement c'est toujours difficile. Etant sans papiers et donc en situation illégale sur le territoire français… comment agir, comment continuer à les accompagner ? C'est un grave problème humain", confie Philippe qui accueille Mahmoud chez lui.Tout reste à construire pour ces déracinés. Mahmoud souhaiterait retrouver son métier de jardinier qu'il exerçait au Soudan.
Pour lui des formations existent, comme le programme "Compagnonnage" qui met en binôme un demandeur d'asile avec un français, apprenti en maraîchage ou agriculture.
Sur 12 mois, ces binômes fréquenteront 6 fermes d'agriculture biologique. Pour ces réfugiés c'est l'opportunité de trouver du travail, et surtout de trouver leur place dans la société.
Le Football pour oublier la misère
"Je n'avais pas d'amis, je ne parlais pas la langue, même pas l'anglais. Donc quand j'ai commencé avec Hope Refugee FC, ma vie a commencé à changer", se réjouit Hussein, un réfugié en Grèce venu de la Palestine.A Athènes, c'est par le football que le club Hope Refugee FC tente d'apporter sa pierre à l'édifice, comme l'explique Alexandros.
Ces personnes risquent leur vie et traversent des milliers de kilomètres pour rejoindre l'Europe, fuir la guerre et la famine, pour finir enfermées dans des camps surpeuplés et sales. C'est pour les sortir un peu de leurs conditions de vie sordides que le Hope Refugee FC a été créé en 2016. Il s'adresse aux jeunes hommes ayant fait une demande de droit d'asile en Grèce.
Aujourd'hui, Hussein travaille comme coach dans deux camps de réfugiés.
Une fois par mois, l'association organise aussi des sorties du camp pour les enfants avec des entraînements réguliers.
Un million de personnes ont transité par la Grèce
En France, 32.000 personnes ont pu obtenir le statut de réfugiés en 2017.La France est le cinquième pays d'accueil d'Europe, et accueille peu par rapport à certains de ses voisins, comme l'Allemagne où 430.000 personnes avaient été accueillies cette même année.
En 2016, environ 4,3 personnes sur 10.000 obtenaient le statut de réfugiés et le droit d'asile en France.
Depuis 2015 c'est plus d'un million de personnes qui ont transité par la Grèce. Cela représente un dixième de la population du pays.