De la Cité des Palmiers au coeur de la Provence Verte, nous vous proposons une carte interactive des 6 points chauds à suivre les 23 et 30 mars prochain dans le Var.
LE CONTEXTE
A moins de 5 semaines du premier tour, le suspense reste entier dans plusieurs communes varoises. Bascule à droite, voire à l'extrême droite, cinq mairies sont sur la sellette. Autant à Brignoles conquise par le FN en octobre dernier où le maire communiste ne se représente pas qu'à Hyères qui offrira peut être une rarissime pentagulaire, les jeux ne sont pas faits.LE DECRYPTAGE
La Seyne-sur-Mer :
En 2008, le socialiste Marc Vuillemot avait vaincu la droite d’une courte tête. Six ans plus tard, la Seyne-sur-Mer fait partie de ses villes moyennes que la droite pense pouvoir reconquérir, portée par un contexte national favorable.
Mais si la gauche est désunie (trois listes PS-union de la gauche, DVG et FDG), la droite part encore plus divisée avec quatre listes. Sont en lice : le député UMP Philippe Vitel, le conseiller régional Jean-Pierre Colin UDI, et deux DVD Daniel Canépa, ancien préfet de Paris et du Var, et Gilbert Péréa.
Le Front National est là aussi en embuscade. En 6 ans, il a gagné du terrain sur le littoral varois. Il est représenté par l’ex-Modem, Damien Guttierez. Son inéligibilité d’un an prononcée suite aux législatives de 2012 (où il s’était présentait sous l’étiquette du Modem) se termine ce mois-ci.
Hyères :
En 2008, Jacques Politi avait gagné son fauteuil dans une quadrangulaire. En 2014, certains prédisent une pentagulaire : les cinq candidats en lice pourraient se retrouver au second tour.
La bataille s’annonce difficile pour le maire sortant, Jacques Politi, successeur de Léopold Ritondale en 2008, qui brigue un nouveau mandat à la tête d’une liste sans étiquette.
Mais il n’est pas seul à droite. Sous la bannière de l’UMP, le député Jean-Pierre Giran repart au combat comme en 2008. Il a reçu en janvier le soutien de l’ancien ministre Xavier Bertrand.
A droite encore, le conseiller général DVD Francis Roux – qui avait assuré l’intérim à la mairie à la suite des ennuis de santé de Léopold Ritondale juqus’aux municipales de 2008 se présente avec le soutien de l’UDI.
Cette division à droite, peut donner des espoirs de revanche à la gauche. Elle part unie derrière William Seemuller, membre de la section socialiste de Hyères depuis 1995 et secrétaire depuis novembre 2012 et qui rêve de tourner la page dans une ville traditionnellement de droite.
Mais un 5e concurrent est dans la course et pourrait se faire entendre. C’est le Front National. Il pourrait récolter les bénéfices de cet émiettement des suffrages à droite.
Député européen, conseiller régional de Rhône-Alpes, Bruno Gollnisch avait d’abord envisagé de se présenter à Nice pour finalement choisir la cité des Palmiers. Il y était candidat aux législatives de 2012 et avait obtenu 21,67 % des suffrages au second tour dans la circonscription.
Les 5 candidats étaient sur le plateau de la Voix est Libre le 8 février. Revoir l’émission.
Brignoles :
Après la victoire du frontiste Laurent Lopez à la cantonale partielle d’octobre dernier tous les regards sont tournés vers Brignoles. L’entrée au conseil général du Var n’était qu’un objectif intermédiaire pour le FN qui avait immédiatement fait connaître sa vraie cible, la mairie.
Ultra-médiatisé par cette victoire surprise au cœur du Var, Laurent Lopez part favori.
Dans cette ville majoritairement à droite depuis la fermeture des mines de bauxite, la gauche veut croire en ses chances. Elle a retenu la leçon de la dernière cantonale et s’engage unifiée derrière le conseiller municipal Jean Broquier, adjoint aux travaux de Claude Gilardo, premier maire communiste élu en 2008 et qui ne se représente pas.
A droite c'est la députée UMP de la circonscription, Josette Pons, qui part au front.
La question qui se pose aussi à Brignoles, c’est celui de la mobilisation des électeurs. A la cantonale d’octobre, plus d’un électeur sur deux était resté chez lui plutôt que d’aller voter.
Revoir le débat entre les candidats dans la Voix est Libre du 8 février 2014.
Vidauban :
Vidauban est l’une de ces communes que le FN pense pouvoir emporter sur les bases des résultats obtenus aux dernières législatives de 2012 (50,95 % dans la commune).
En 2008, il était absent de l’élection. En mars prochain, le Front National compte sur un Fréjussien de naissance, Thierry Rudnik qui se présente pour la première fois à des municipales, pour conquérir cette commune tenue depuis trois mandats par Claude Pianetti.
Engagé à droite, soutenu par la majorité départementale, le maire sortant part sans étiquette, fort de son bilan et de son élection au conseil général dans le canton voisin du Luc en 2011.
Comme en 2008, Michel Gueye conseiller municipal sortant de l’opposition pourrait à nouveau être dans une triangulaire au second tour.
Saint Maximin :
La partie se joue d’abord à droite, entre deux adjoints du maire sortant qui ne se représente pas.
L’actuelle deuxième adjointe en charge des finances Christine Lanfranchi-Dorgal mène sa première campagne municipale mais elle peut compter sur l’expérience de son père Horace Lanfranchi (maire de la commune de 1995 à 2002) et qui n’y a jamais perdu une élection. Il est en deuxième position sur la liste de sa fille. A 78 ans, le président du conseil général du Var, dont le mandat s’achève en 2014, a clairement fait savoir en janvier dernier qu’il souhaitait revenir aux affaires municipales.
Premier adjoint d’Alain Pénal depuis 6 ans, Jean-François Bart, s’inscrit dans la continuité et se présente à la tête d’une liste sans étiquette.
Finaliste face à Alain Pénal en 2008, Alain Decanis se représente à la tête d’une liste républicaine d’intérêt local avec l’espoir de bousculer le pouvoir en place à Saint Maximin depuis 20 ans.
Enfin, le Front National espère imposer une triangulaire. Absent il y a 6 ans, il est représenté en mars par un enfant du pays, frontiste de longue date, Gilles Pérez. Dans cette commune Marine Lepen avait obtenu 28 % au premier tour de la présidentielle. Aux législatives, le FN a fait un quart des voix au premier tour et 41 % au second. Pour Gilles Pérez il ne fait aucun doute qu’il sera encore en course le 30 mars prochain.
Fréjus :
Condamné à 5 ans d’inégibilité le 30 janvier dernier pour prise illégale d’intérêt dans l’attribution d’une concession de plage privée, Elie Brun a fait appel et se présente sans étiquette pour un 4e mandat.
Mais cette élection ne s’annonce pas aussi facile que celle de 2008. Elu dès le premier tour avec 62,70 % des voix, Elie Brun est cette fois confronté à la fronde de ses adjoints :Philippe Mougin, son ancien adjoint au tourisme investi par l’UMP et Philippe Michel, son ancien directeur de cabinet de 1998 à 2007.
Par ailleurs, l’UDI joue la partie seule avec Sophie Parent, conseillère municipale au sein de la majorité depuis 2008.
Voilà qui a de quoi donner le sourire au jeune candidat frontiste, David Rachline, éliminé de peu aux cantonales de 2011 avec 47,93 % des voix au deuxième tour face à Elie Brun. Il a depuis été élu conseiller régional en 2010. Déjà présent dans la triangulaire en 2008, il entend améliorer son score le 30 mars.
La socialiste Elsa Di Méo espère elle aussi tirer profit de cette multitude de candidatures à droite.
Avec 6 candidats en tout, la course reste très ouverte à Fréjus.