Régionales : Marine Le Pen "s'oppose" à la candidature de son père en Paca

Jean-Marie Le Pen s'est déclaré candidat tête de liste pour les élections régionales de décembre 2015, la présidente du parti frontiste s'y oppose fermement. Les ténors du parti quant à eux multiplient les déclarations se désolidarisant du patriarche. 


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Crise ouverte au Front National, un scénario qui se dessinait depuis une semaine. Alors que Jean-Marie Le Pen se déclarait à nouveau candidat tête de liste aux régionales de décembre 2015, dans un entretien qui sera publié demain, Marine Le Pen s’oppose fermement à ce scénario

Elle tient des propos fermes envers son père :

"Jean-Marie Le Pen semble être entré dans une véritable spirale entre stratégie de la terre brûlée et suicide politique. Compte-tenu de cette situation, j'ai informé Jean-Marie Le Pen que je m'opposerai, lors du bureau politique du 17 avril prochain qui doit investir les têtes de listes pour les élections régionales, à sa candidature en Paca."


L'euro-députée considère ses déclarations "grossières" et affirme que le co-fondateur du FN  "prend en otage" le parti. La présidente du parti frontiste depuis 2011 souligne que les propos de son père ont pour objectif de lui "nuire" et que ceux-ci portent "un coup très dur à tout le mouvement, à ses cadres, à ses candidats, à ses adhérents, à ses électeurs."

Les propos choc de Jean-Marie Le Pen

Les cadres du parti d'extrême-droite multiplient les interventions pour dénoncer les dérapages de Jean-Marie Le Pen. En effet, dans un entretien à l'hebdomadaire d'extrême droite Rivarol à paraître jeudi, le dirigeant frontiste réitère ses déclarations choc : défense de Pétain et des pétainistes, gouvernement "par des immigrés et des enfants d'immigrés à tous les niveaux",  "Valls est Français depuis trente ans, moi je suis Français depuis mille ans." Des propos qui font écho à son interview à nos confrères de RMC jeudi dernier où il affirmait que les chambres à gaz ne sont qu'un "détail" de l'histoire. 

Les ténors du FN en rupture avec le patriarche 

Louis Aliot, vice-président du Front national, a estimé mercredi que "les désaccords politiques" avec Jean-Marie Le Pen étaient "désormais irréconciliables" après l'entretien accordé par le fondateur du FN à Rivarol, "torchon antisémite".
Une déclaration effectuée sur son compte twitter où il qualifie l’entretien du patriarche de "scandaleux". Il ajoute que de tels propos sont méprisants vis-à-vis des militants. 

Le député proche du FN Gilbert Collard a assuré mercredi que les ponts étaient désormais "rompus" avec Jean-Marie Le Pen. Une rupture inévitable selon lui : "Il fallait que le moment vienne et il est venu", a-t-il commenté. 

L’élu du Gard étiqueté Rassemblement bleu marine (RBM) précise que « Rivarol, [est un] journal condamné pour des propos antisémites et journal fondamentalement hostile à Marine Le Pen." Selon lui, Jean-Marie Le Pen, 86 ans, soit quitter la présidence d’honneur du parti frontiste. Il concède que cela pourrait se heurter à un "carcan juridique."

Une position corroborée par le vice-président du FN Florian Philippot, qui officialise son profond désaccord avec le co-fondateur du Front National.
Des décisions plus officielles devraient être prises lors d’un bureau politique du Front National le 17 avril prochain. Marine Le Pen a annoncé la réunion rapide un "bureau exécutif", l'instance suprême du parti, "afin d'envisager avec lui les moyens de protéger au mieux les intérêts politiques du Front national" a t-elle précisé.  
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