Le dessinateur Thierry van Hasselt s'est plongé dans l'univers d'une ville imaginée par un artiste trisomique. Cela donne une bande dessinée et une expo en scotch et carton, inscrites aux Rencontres du 9 ème art, d'Aix-en-Provence.
Bluffé par l'imagination d'un artiste trisomique, le dessinateur Thierry van Hasselt propose une déambulation en bande dessinée dans la ville de scotch et de carton qu'il a créée, exposée à Aix-en-Provence au festival "Rencontres du 9e art" (1er-3 avril).
"Vivre à FranDisco"
De cette collaboration entre un artiste "outsider", héritier de "l'art brut", et un artiste professionnel, est née une BD, "Vivre à FranDisco", où le dessinateur bruxellois a capturé l'imagination fertile de Marcel Schmitz, un artiste trisomique de 49 ans.La BD est présentée à Aix pour le festival, et la ville exposée à la Fondation Vasarely, jusqu'au 21 mai.
Une ville de scotch et de cartons
La ville tentaculaire et fantasque de Marcel Schmitz accueille une tour de Pise, des tours jumelles de New York ou encore une usine à chicons (endives) --la principale, ressource de la cité. Elle a pris son essor à la "S Grand Atelier", une association intégrée à l'institution "Les Hautes Ardennes" à Vielsalm, en Belgique.Marcel "a toujours eu la passion de l'architecture", se rappelle la fondatrice et directrice de "la S", Anne-Françoise Rouche. Arrivé en 2007 à Vielsalm à la mort de son père,
"il voulait dessiner des bâtiments, l'animateur a senti sa frustration de ne pas réussir à exprimer les volumes. Il lui a expliqué la perspective: les trisomiques ont accès à une forme d'apprentissage". Il a commencé à dessiner en 3D, mais cela ne lui suffisait pas visiblement. Un jour il a fabriqué un volume en carton, il l'a recouvert de scotch carrosserie... FranDisco était née".
La ville a commencé par la cathédrale, raconte Thierry van Hasselt, et tire son nom de San Francisco, l'artiste déficient étant fasciné par le Golden Gate.
"Poétique et farfelu"
Le dessinateur bruxellois avait déjà travaillé avec des déficients mentaux à la "S", mais il a eu un véritable "coup de foudre" pour la curieuse ville de carton."Mais moi je n'aurais jamais pu dessiner les choses de cette manière, il y a dans FranDisco une espèce de folie poétique, de désinvolture, c'est complètement farfelu", commente-t-il.