Incendie dans les Bouches-du-Rhône : une mobilisation exceptionnelle

Les violents incendies qui ont ravagé le nord de Marseille depuis mercredi soir ont laissé un paysage de dévastation, et les secours craignent une reprise des feux, attisés par le vent et restent toujours mobilisés.

Les violents incendies qui ont ravagé le nord de Marseille depuis mercredi soir ont laissé un paysage de cendre, et les secours craignent une reprise des feux, attisés par le vent, alors que les communes touchées ont déjà payé un lourd tribut avec trois personnes blessées et de nombreux bâtiments détruits.

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a précisé que "vingt colonnes de sapeurs pompiers" sont arrivées "de toute la France" pour prêter main forte à leurs collègues sur le front du sinistre, qui a brûlé plus de 3.000 hectares sur les Bouches-du-Rhône.

En début d'après-midi, la situation était sous contrôle et le vent qui avait attisé la veille les divers foyers demeurait faible, mais Météo-France prévoyait encore de fortes rafales de 70 à 90 km/h, en basse vallée du Rhône. Un dispositif de 1.000 hommes et 310 engins est toujours maintenu précise les pompiers. 

Mercredi après-midi, un homme a été interpellé et placé en garde à vue à proximité d'un départ de feu à Vitrolles, en marge du grand incendie parti de Rognac qui a détruit 2.700 hectares de garrigue, a indiqué le parquet d'Aix-en-Provence.

Des centaines de personnes avaient été évacuées de leur domicile mercredi, notamment à Vitrolles. "On déplore trois blessés par brûlures dont un grave dans la population. Une vingtaine de pompiers ont été incommodés par des fumées, ainsi qu'une dizaine de policiers", a déclaré le directeur de cabinet du préfet, Jean Rampon.

De nombreuses habitations ont été endommagées ainsi que quelques bâtiments industriels

Les dégâts sont en cours d’évaluation. Le président de la métropole Aix-Marseille-Provence Jean-Claude Gaudin a annoncé avoir "demandé aux élus et à l'ensemble des services de superviser l'expertise qui sera réalisée sur place (ce jeudi) pour déterminer les travaux à réaliser en priorité".

Le président de la Région Paca Christian Estrosi a annoncé un plan de soutien d'urgence notamment pour remettre en état un établissement d'enseignement professionnel aux Pennes-Mirabeau.
Les secours incendie n'avaient pas connu "depuis longtemps" une telle situation dans la région, ont souligné les pompiers. En juillet 2009, un grave incendie parti du camp militaire de Carpiagne, au-dessus des calanques de Marseille, s'était propagé jusqu'aux quartiers sud de la ville, arrivant tout près de barres d'immeubles et parcourant un millier d'hectares.

Dans le secteur de Vitrolles-Rognac, le feu a été fixé dans la nuit et dans la matinée, et les pompiers s'affèrent à noyer des foyers quasiment éteints mais susceptibles de repartir. "Des vents violents exposent au risque de reprises", a averti M. Rampon, et la sécheresse de la végétation des massifs est "sujet de préoccupation".

Toujours des risques de reprise

"Fermez les bouteilles de gaz et rentrez-les dans le bâtiment ou plongez-les dans votre piscine", conseillaient les pompiers à la population sur Twitter pour réduire les risques d'incendie. "Garez les voitures, vitres fermées contre façades opposées à la direction d'où vient le feu. Mettez à l'abri les mobiliers de jardin et autres équipements combustibles", précisaient-ils.
A la mi-journée, selon la préfecture des Bouches-du-Rhône, plus aucun Canadair n'était engagé sur la zone au nord de Marseille. Mais aux Pennes-Mirabeau, la population guettait anxieusement les va-et-vient d'autres avions bombardiers d'eau dans le ciel, larguant de l'eau là où s'élevaient de larges fumées noires.

Après avoir été immobilisés plusieurs jours en raison d'un incident technique le 1er août, six Canadair sur les douze utilisés en France, étaient opérationnels jeudi. Quelque 500 personnes ont été hébergées pour la nuit en plusieurs points. Jeudi matin, la mairie de Vitrolles a annoncé que "la préfecture autorisait les personnes évacuées à rentrer chez elles si elles le souhaitaient".


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