Chaque été, durant la période estivale, les stocks de sang diminuent dans notre région. Mais cette année, le seuil critique a été atteint dans toute la France. Conséquence : des interventions chirurgicales programmées pourraient être reportées faute de poches de sang en réserve.
A l'Etablissement Francais du Sang (EFS), les réserves se calculent en nombre de jours d'avance sur les besoins. En ce début de mois d'août, l'état des lieux est inquiétant dans notre région. Seulement 8 jours de stocks de produits sanguins quand il en faudrait 14 pour garantir un approvisionnement normal des hôpitaux. Un seuil "catastrophique" selon Marlène Hyvert, chargée de communication de l'EFS Alpes Méditerranée. Face à cette baisse critique des réserves, l'EFS doit établir un ordre dans l'attribution des poches de sang : urgences, accouchements, accidents, mais aussi les traitements au long cours comme les chimio-thérapies, restent prioritaires. En revanche, les interventions chirurgicales programmées, qui nécessitent des stocks de sangs importants pour réagir en cas d'hémorragie durant l'opération, peuvent être repoussées dans certains hôpitaux.
Canicule et démotivation
A l'EFS, on croise les doigts pour que les stocks ne continuent pas de s'amenuiser. L'une des raisons avancées à la frilosité des donneurs : la canicule. "Même si aujourd'hui, le "climat" n'est globalement pas propice au don de sang, nous le sentons bien..." ajoute Marlène Hyvert. "L'individualisme s'installe dans notre société et les donneurs sont moins nombreux". Une situation inquiétante pour la région PACA, qui n'est habituellement pas en auto-suffisance et se fait approvisionner par les autres établissements du sang. Mais dans cet épisode de pénurie, tous les établissements sont touchés et ne peuvent s'entraider.
Pénurie de donneurs
Face à l'urgence, l'EFS lance bien plus qu'un simple appel aux dons: un cri d'alarme. Près de 300 collectes sont organisées durant l'été, au plus près de la population de la région, jusque sur les plages et dans les lieux touristiques. "Ce samedi nous sommes à Manosque", explique Marlène Hyvert, "nous circulons à travers le village avec une voiture sonorisée pour lancer un appel au micro, nous distribuons des tracts, nous allons chercher les donneurs un à un. Il y a beaucoup d'a priori dans l'esprit des gens, il faut les convaincre. En France, on a raté le créneau de l'éducation au don de sang et c'est loin d'être un réflexe". Et de rappeler que seulement 3% des français donnent leur sang, tandis que 10 000 dons par jour sont nécessaires pour répondre aux besoins en produits sanguins. Des besoins qui vont grandissants avec notamment la multiplication des cas de cancer.Pour savoir où donner votre sang cet été, un site internet : www.dondusang.net.