"On est tous effondrés". Le village de Saint-Germain-de-Clairefeuille, d'où est originaire le conducteur du camion décédé dans la dramatique collision avec un car vendredi près de Libourne, était samedi "sous le choc", ont témoigné auprès de l'AFP des conseillers municipaux de ce village de l'Orne.
"On est tous effondrés", a indiqué Luc Bouvier, lors d'un entretien téléphonique. "Dans le village, tout le monde se connaît, ce (samedi) matin, on en parle, on ne sait pas quoi faire pour aider", a dit l'élu, qui siège au conseil municipal au côté de la mère de Cyril, le conducteur du camion.
"On est tous sous le choc", a dit de son côté une autre conseillère municipale, qui n'a pas souhaité que son nom soit publié. "Tous, c'est tout le village et moi aussi personnellement, parce que Cyril était un enfant du pays, je l'ai connu bébé. Il a le même âge que ma fille, 31 ans". "En tant que maman, on partage la peine" de sa mère, a-t-elle ajouté.
"Une tragédie pour la famille et pour tout le monde"
Pour la maire de Saint-Germain-de-Clairefeuille, Marie-Claire Beauvais Guérin, "c'est une tragédie pour la famille, c'est une tragédie pour tout le monde", a-t-elle dit sur France Bleu Basse-Normandie, rappelant que le grand-père de Cyril avait été maire de la commune "pendant de nombreuses années"."C'est des gens que tout le monde connaît, que tout le monde estime, on est de tout coeur avec eux", a dit la maire. Cyril, a indiqué M. Bouvier, a travaillé dans l'entreprise de transport familiale dont son père est le gérant, "à peu près toujours".
Interview réalisée ce matin par Nicolas Dalaudier et Gildas Marie
Marie-Claire Beauvais Guérin: maire de Saint-Germain-Clairefeuille
Un chauffeur expérimenté, prudent, et minutieux
"C'était un amoureux de la belle mécanique. Il était minutieux, sur tous les camions", a souligné M. Bouvier, précisant que la compagne de Cyril était aussi chauffeur routier. "Je le voyais souvent le samedi ou le dimanche à vérifier les lumières,ou à vérifier les pneus" des véhicules, "des camions bichonnés". Après cet accident, qui a fait au moins 43 morts lors du choc avec un car, "c'est l'incompréhension", a relevé M. Bouvier. Dans cette entreprise créée en 1981 et qui compte cinq à six camions, "on est des fervents de la prudence", a-t-il assuré.Vendredi, la direction de l'entreprise avait indiqué que Cyril était "expérimenté" mais n'avait pas donné d'éléments expliquant la présence de son fils Théo, 3 ans,dans le camion. "Je ne sais pas non plus, mais c'est humain d'emmener son enfant", a commenté M. Bouvier, lui-même agriculteur. "Il faut comprendre, on travaille 10 à 12 heures par jour. Quand l'enfant veut venir avec vous, si vous voulez voir et vivre avec votre famille, on est plutôt heureux".