À La Rochelle, Jehan Benjamin alias JBen exerce un métier insolite : il dessine sur la plage des œuvres monumentales. Ancien webdesigner, et aussi pilote de drone, il partage sa passion du Beach art avec le plus grand nombre.
Un dessin monumental qui fera le tour du web avant de disparaitre avec la marée. Pourtant, Jben n’aurait jamais pensé devenir un jour beachartist.
Très vite, il décide de partager sa passion sur les réseaux sociaux. « Mon passé dans le web m’a permis de maîtriser ma communication, créer un logo, un univers numérique et donner rapidement de l’ampleur à mon projet. C’est une chance de maitriser tous ces outils. Là où des artistes dépensent beaucoup d’argent, je pouvais tout faire moi-même.» Six mois plus tard, des gros sites internet à forte influence le contactent pour partager ses œuvres.Avant j’étais webdesigner et chef de projet. En février 2014, j’ai vu des dessins sur la plage sur internet. L’idée a trotté dans ma tête jusqu’à ce que je décide un mois plus tard de m’acheter un râteau et faire mes premiers essais.
Un coup de poker
Jben, humble, parle de sa carrière comme un coup de poker. Pourtant, son choix n’était que la continuité de plusieurs passions : le webdesign mais aussi le drone et surtout …le sable. Plus jeune, il était animateur du mondial de billes. Un concours où les participants créent des circuits de billes dans le sable.En 2015, après les attentats de Charlie Hebdo, Jben réalise un dessin sur une plage de Royan : un poing levé avec un crayon.Je connaissais la matière, j’ai aussi fait de la sculpture sur sable.
Il a commencé ensuite à réaliser ses premiers dessins personnalisés. La machine est lancée. Mois après mois, les commandes s’enchaînent. Jben s’interroge : tenter pleinement l’aventure et quitter son travail ?Des milliers de personnes se sont rassemblées autour de ce symbole. C’était très émouvant.
C’était un peu quitte ou double. Cinq ans après, je me dis que j’ai fait le bon choix.
Ses clients ? Des particuliers, des entreprises, des associations, des agences de communications, des centres de loisirs, des lycées, des collèges et même des hôpitaux.
Des réalisations engagées
Jben a réalisé en janvier dernier, une fresque pour sensibiliser aux incendies en Australie.
L’artiste travaille aussi pour des clients, des associations qui veulent faire passer un message. Et il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin: courant 2021, il va créer une association pour effectuer des actions environnementales plus concrètes à travers des évènements artistiques. Le projet est encore tenu secret.Je souhaite de plus en plus donner du sens à mes dessins et interpeller les gens.
Un exutoire pour lui et pour les autres
« Ce qui m’importe beaucoup c’est de partager mes réalisations. Quand je prends en photo mes dessins, ce n’est pas que pour moi », confie l’artiste. Au fil des années, Jben trouve du sens dans le partage de ses dessins sur les réseaux sociaux.Il propose également des ateliers de beachart pour initier le grand public à sa passion. La plage, c’est son bureau. « Un luxe que peu de gens peuvent s’offrir. » Le beachart est un art éphémère pendant lequel Jben vit le moment présent.Beaucoup de gens me disent que c’est un petit moment plaisir. Un moment d’évasion.
Il y aussi le sentiment d’accomplissement. C’est très satisfaisant une fois que le dessin est enfin dévoilé par le drone !