"Que cesse une maltraitance d'Etat" : contre les violences infligées aux migrants de Calais, le père lyonnais Christian Delorme entame un jeûne de solidarité

Le "curé des Minguettes" apporte son soutien à deux militants associatifs. En grève de la faim depuis 33 jours, ils réclament "la fin des actes de maltraitance contre les personnes exilées" à Calais.

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C'est un appel de plus au respect de la dignité des personnes exilées. Ce vendredi 12 novembre, le prêtre lyonnais Christian Delorme entame un jeûne de solidarité de trois jours pour tenter de "mettre fin aux violences infligées aux migrants de Calais." 

Par ce geste, il soutient celui d'Anaïs Vogel et Ludovic Holbein, deux militants associatifs en grève de la faim depuis 33 jours à Calais. Ces derniers revendiquent "l'arrêt des traitements inhumains et dégradants sur les exilés une trêve des expulsions de cinq mois, pour l’hiver."

"Leurs photos de familles, c'est parfois tout ce qu'il leur reste"

Ce n'est pas la première fois que l'ancien "curé des Minguettes" apporte son soutien à ceux qui prennent les routes de l'exil. Connu pour avoir coorganisé la "Marche des Beurs" il y a 38 ans, Christian Delorme a également conduit une grève de la faim de 29 jours en 1981, "pour l'arrêt de l'expulsion systématique d'étrangers", explique-t-il. 

Je souhaite que cesse une maltraitance d'Etat. Qu'on cherche à reconstruire la dignité des gens sans reconstruire la jungle de Calais.

Christian Delorme, ancien curé des Minguettes

Cette fois-ci, il souhaite donner de la visibilité médiatique au combat porté par deux militants associatifs et un prêtre jésuite, mobilisés pour la cessation des évacuations policières de migrants, à Calais, le temps de la trêve hivernale. "La réalité est qu'il existe une maltraitance des migrants qui veulent rejoindre la Grande-Bretagne par la mer. La politique actuelle est de détruire les campements de Calais tout en détruisant, en même temps, les affaires des gens", détaille le curé. "Au cours de démantèlements de campements sauvages, certains ont perdu des photos de leurs parents ou de leurs enfants, pour les plus âgés. C'est parfois tout ce qu'il leur reste de la famille alors en être privé, c'est tout à fait cruel."

180 associations mobilisées

Par son jeûne de trois jours, le curé entend montrer que "ce qui arrive à Calais, existe aussi ailleurs, à Besançon par exemple", autre endroit "de passage" où les violences policière à l'égard des migrants sont fréquentes. "On ne doit pas oublier que toutes ces personnes en exil ont souvent vécu des choses absolument terribles dans leur parcours. On ne doit pas oublier leur dignité. On peut faire autrement que cette violence qui ne doit pas non plus être facile à porter par les policiers", estime Christian Delorme.  

En soutien aux deux militants, 180 associations sont également mobilisées parmi lesquelles Emmaüs France, Utopia 56 ou encore Médecins du Monde.

Le jeûne de trois jours du père Christian Delorme aura lieu à Paris (12, rue Guy de la Brosse), dans des locaux mis à disposition par le CCFD-Terre solidaire, où il accueille celles et ceux qui le souhaitent. 

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