Réchauffement climatique : pourquoi les jeunes sont-ils prêts à faire certains sacrifices


France Télévisions a ouvert ses portes à 2000 élèves, pour une “semaine de l’éducation” consacrée à l’environnement organisée par la plateforme éducative Lumni. 
Quels sacrifices sont-ils prêts à faire pour protéger la planète?Un article signé par deux jeunes.

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Nous avons décidé de partager les avis de cinq jeunes qui, comme nous, participent à un atelier d’éducation aux médias,  sur le thème de l'environnement, à France télévisions.
Nous choisissons de leur demander quels gestes et sacrifices ils sont prêts à faire pour réduire leur impact sur la planète? 
 
 

Moins de viande, plus de fruits et légumes de saison

Dans un sondage réalisé auprès de 2000 élèves de toute la France, lors de cette semaine de l’éducation, l’achat de fruits locaux de saison arrive dans les quatre premiers gestes plébiscités.
 Les impacts de ces gestes pour le climat, beaucoup en ont pris conscience, grâce à leur famille. Celle d’Hector, élève de seconde, a instauré des modes de vie bien précis, comme la baisse de consommation de viande, “réduite à deux fois par semaine maximum” explique le jeune Calaisien. "Et chez moi, on mange uniquement du bio”. Il affirme “éviter les pesticides et privilégier les circuits courts, dans la mesure du possible.” 

Fabio, 16 ans, lycéen dans le Val de Marne, serait prêt, lui aussi, à faire cet effort, mais impossible dans l’état : “je vis à proximité de trois grandes enseignes”, explique-t-il . Ce qui limite son choix, selon lui. 
 
Juliette, 18 ans, en terminale à Rennes est très engagée dans la transition écologique :  “Chez moi, on achète que des choses de saison, parce qu’on sait bien que ça a une influence”, nous explique-t-elle . “On achète de la viande, malheureusement... Moi, je commence à la bannir, mais chez moi, c’est compliqué, car ma mère doit cuisiner pour mes petits frères, et ne connaît pas beaucoup de plats végétariens ” confie la lycéenne…”Mais dans mon lycée, j’ai demandé une carte végétarienne pour le self”.  
Les jeunes veulent agir, notamment, pour réduire la  production d'énergie et  de gaz à effets de serre, générées par les élevages d'animaux. 

Hector et Fabio eux aussi nous confient diminuer peu à peu leur consommation de viande, comme une grande partie des Français.
Une exception dans le groupe : Nicolas, 18 ans en sciences politiques, n’est pas prêt à sauter le pas : “ce serait compliqué. Je pourrais me limiter sur le long terme, mais il me faudrait plusieurs semaines”. Et, poursuit-il, “Seul, on a très peu d’impact et il y a peu d’action d’envergure en matière d’environnement au niveau politique”. Donc “ faire des efforts, oui, se priver non! ”
 

Haro sur les emballages plastiques

Autre geste plébiscité par les 2000 jeunes interrogés par France Télévisions : éviter le gaspillage alimentaire. 
Quand le thème est abordé à la télé, je me rends compte que je le fais déjà beaucoup, sans forcément m’en apercevoir”, explique Juliette, tant il est naturel pour elle de privilégier les emballages réutilisables. Son environnement familial est dans le même état d’esprit qu’elle : “Chez moi, on n’achète pas de bouteilles en plastique”. C’est également le cas de Naïm, 14 ans, élève de troisième à Bordeaux : “ depuis trois mes parents m’imposent d’utiliser des gourdes à la place de bouteilles en plastique non réutilisables. Maintenant, naturellement, je prends toujours ma gourde avec moi. Hector lui aussi dit faire attention aux emballages plastiques, notamment lors de l’achat de ses courses. “
La plupart du temps, poursuit le collégien bordelais, "mes parents achètent le plus possible les aliments bio et en vrac. Je pense qu'éliminer les emballages plastiques c’est important, car beaucoup se retrouvent ensuite dans les océans et cela dégrade la planète. “

 


Vêtements d’occasion, pas pour tous…

L'industrie textile produit plus de CO2 que les transports aériens et maritimes.
Les achats, de vêtements, sont des efforts que font  déjà certains jeunes, pour éviter de favoriser une énorme source de pollution, à l’image de Juliette et Naïm : "cela permet d’acheter moins cher et  de réutiliser des vêtements qui sinon seraient peut-être jetés" nous condie le jeune bordelais.
Mais Nicolas lui, n’a pas encore sauté le pas : “J’aurais du mal à porter des vêtements déjà portés par d’autres”, explique-t-il.


Prêts à annuler leurs vols pour les trajets courts

Nous avons également demandé à tous ces jeunes quels sacrifices ils sont prêts à faire en matière de transports. Tous les jeunes interrogés sont prêts à abandonner l’avion pour les trajets courts, préférant le train ou d’autres moyens de transports plus écologiques. Nicolas, étudiant en sciences politiques a même un projet: “je veux faire  un tour du monde, en train et covoiturage, pour découvrir le monde et faire des rencontres.” 
Pour certains, la question ne se pose même pas. Juliette, la lycéenne rennaise nous explique qu’elle “ne voyage jamais très loin, à moins d’une heure de voiture de chez elle maximum.” 

 



Réduire leur pollution numérique oui...mais...

Collégiens,lycéens  et étudiants n'ignorent pas à quel point la production et l’utilisation de technologie numérique est nocive pour l’environnement, ,  : Envoyer un mail, visionner une vidéo sur son téléphone, ou faire une recherche consomme de l'énergie. Si internet était un pays,  il serait le troisième consommateur mondial d’électricité, derrière la Chine et les Etats-Unis.
Réduire sa pollution numérique est l’un des quatres gestes plébiscités par les 2000 élèves lors du sondage de France télévisions.
C’est le cas de Fabio. Il la diminue quotidiennement en utilisant un moteur de recherche écoresponsable : Ecosia plante un arbre à chaque recherche. 
Hector fait attention à ses achats informatiques. Il préfère acquérir “un produit plus cher, de meilleure qualité, plutôt qu’un produit qu’il faudra changer au bout de quelques mois”. Fabio le rejoint, voulant “encourager les filières françaises”. Il souhaite inciter les fabricants à construire des appareils plus durables...

Juliette elle, achète naturellement des portables reconditionnés. Mais elle est la seule du groupe. 
Fabio et Nicolas changent de mobile “tous les deux à trois ans quand ils tombent en panne”. Mais ils ne sont pas prêts à acheter un téléphone  reconditionné : “car sur android, nous confie Fabio, il y a peu d’offres. Pour lui “pas question de faire ce sacrifice. Moi, je veux avoir les derniers modèles…”
Et les téléphones écoresponsables, recyclés et équitables n’ont pas encore la côte parmi ces jeunes.
Fabio sait que cela existe mais explique-t-il , "il y a  “une seule marque et qui vend cher et d’après les avis, ces smartphones fonctionnent moins bien que les autres”. Juliette est du même avis : "je n’ai pas envie d’essayer, je pense que c’est trop tôt….” 
 
 

L’addiction aux écrans plus forte que tout….

Mais à la question, faites vous des efforts pour réduire votre temps passé devant les écrans, et diminuer votre empreinte numérique, la réponse est unanime...
Fabio ne pourrait pas se passer de son téléphone, avouant “j’ai utilisé cinquante heures sur les six derniers jours”, tout en expliquant qu’il pourrait limiter son “addiction”, mais “aujourd’hui, ce serait trop compliqué”. Une utilisation importante commune à chacun des jeunes interrogés, à l’image d’Hector, qui vérifie son écran à chaque heure: “Je ne pourrais que très difficilement m’en passer, car il y a beaucoup de choses dessus (mails, appels, cartes, etc)”, explique le lycéen. Il est rejoint par Juliette, pour qui “le premier réflexe du matin est d’ouvrir son téléphone, et qui ne pourrait arrêter que son ordinateur, mais pas son téléphone", pour la même raison qu’ Hector.


“Il faut que tout le monde s’y mette”

Même s’ils sont prêts à faire des concessions au quotidien, une bonne partie d’entre eux reconnaissent que l’échelle individuelle ne sera pas suffisante pour effectuer une transition écologique sur un long terme. Juliette, par exemple, croit seulement en l’action de tout un pays : "si je décidais de faire un boycott d’une marque qui est vraiment très polluante, avec une morale vraiment très problématique, je sais que ça va pas suffire, même à l’échelle du pays:

il faut que tout le monde s’y mette!”   

Naim et Hector jugent, quant à eux, "qu’une avancée comme la consommation de nourriture bio, “est déjà un pas en avant”.

Mais alors, à l’heure où le jour du dépassement se rapproche d’année en  année, quelle Terre pour 2050
Si Hector rêve d’un monde “sans voiture, où on arrête de voyager pour un oui ou pour non”, il souhaite surtout que, dans trente ans, "les politiques agiront vraiment “au delà des annonces”. Naïm, lui, est convaincu

qu’il y aura un changement du côté des dirigeants, mais, ce sera peut-être trop tard...” s’inquiète le collégien. 

Influenceurs à leur échelle

Mobilisés face à l’urgence d’une transition écologique, ces jeunes essaient de sensibiliser leur entourage,  à leur échelle: “Il est important d’échanger et de débattre la dessus” explique Nicolas, “afin de convaincre un maximum de monde”. 
Même son de cloche du côté de Juliette: “Je pense que mes amis sont assez informés de ce qui se passe, donc je n’ai pas forcément besoin de les influencer,

mais ma famille, il y a encore du boulot!” .

La lycéenne rennaise  essaye de convaincre son père d’arrêter de commander sur Internet pour éviter d’accroître le bilan carbone. Un brin pessimiste, Juliette conclue : “se rendre compte c’est bien, agir c’est mieux”.





 
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