Revue de presse : après les attentats, apprendre à vivre avec la menace

La suite des attentats de vendredi font encore la une des journaux : les Français doivent désormais apprendre à vivre avec la menace terroriste, le gouvernement doit maintenir "l'union sacrée" tout en ripostant à l'intérieur comme à l'extérieur et juguler un islam radical qui se répand via internet.

  
Pas facile de commencer une semaine après un tel weekend d’horreur...tant de mots, tant d’images fortes, douloureuses...Et pourtant ce lundi 16 novembre, la vie continue mais comme le dit La Croix, il faut désormais « vivre avec la menace ». Quelque chose qui était de l’ordre de l’hypothétique est devenu une réalité atroce qui peut se reproduire » écrit Guillaume Goubert. Les Français refusent de céder à la peur et pourtant soyons honnêtes, nous avons peur...Comme en témoigne Floriane : "En janvier après Charlie, je me disais , ne cédons pas à la psychose. Cette fois je me sens bien plus menacée : on parle de 129 morts tués sans discernement un vendredi soir à Paris". 

Face à cette barbarie, Manuel Valls a demandé l’union sacrée...mais certains journaux n’hésite pas à rajouter un point d’interrogation ...pour cause, à droite rappelle  Aujourd’hui en France... hormis Juppé, les ténors font entendre leur voix discordante. A trois semaines des régionales, La droite, et notamment Nicolas Sarkozy, n’entend faire aucun cadeau aux socialistes ni se laisser déborder sur le terrain de la sécurité par Marine le pen.
 
Hollande est confronté au défi de la riposte et s’est dit prêt à mener une guerre impitoyable sur les plans intérieur et extérieur. Une volonté qu’interroge Paul Henri du Limbert dans le Figaro pour qui le chef de l’état va devoir brutaliser une majorité socialiste qui se complaît, je cite, dans une "vision rousseauiste de la justice".
 
S’il ne faut pas éluder les questions politiques, certains enjeux politiciens semblent malgré tout décalés par rapport à cette tragédie qui a fauché ce que Libération appelle La "Génération, Bataclan". Sous le titre à double sens "La jeunesse qui trinque", le journal résume bien les choses : "Les terroristes ont ciblé des lieux festifs et le mode de vie hédoniste et urbain d’une génération déjà marquée par Charlie. Le quotidien publie les photos d’une partie des victimes".

A ces visages d’une jeunesse meurtrie, un autre fait écho, tout aussi jeune,celui d’Abdeslam Sala, 26 ans...Aujourd’hui en France met en une la photo de ce Français qui est suspecté d’être le 8e homme, un des tueurs lancé à l’assaut des bars parisiens. A l’heure où nous enregistrons cette revue de presse, il est toujours en fuite. Les policiers se demandent pourquoi il n’a pas fini  en martyr. Soit son gilet explosif n’a pas fonctionné.... soit la peur de mourir a été la plus forte.
 
On sait qu’au moins deux des kamikazes étaient Français. La question, c’est comment ces jeunes se sont radicalisés au point de se retourner contre leur propre pays et de tuer aveuglément. Interrogé par L’Humanité, Alain Ruffion, le directeur de l’UNISMED, ’une structure spécialisée dans les dérives islamistes analyse : "D’un côté les recruteurs instrumentalisent les revendications légitimes des jeunes français en matière sociales ou religieuses, de l’autre, ils se posent comme seule alternative possible à une société française vécue comme injuste".
 
Dans cette radicalisation, la question des imams radicaux revient de façon récurrente. Le Figaro rappelle que selon le Ministère de l’intérieur, près de 150 des 2500 lieux de culte musulmans en  France sont sous influence salafiste. Mais selon les experts, 90% des cas de radicalisation se font hors des mosquées. Aujourd’hui l’endoctrinement se fait sur internet, via les réseaux sociaux et avec des conférenciers itinérants qui vont et viennent et échappent au contrôle des mosquées.
 

A lire également dans la presse régionale


Les unes de la presse régionale sont très largement consacrées aux suites des attantats de Paris.

Côté enquête, L’Est Eclair revient sur l’interpellation du père d’un des kamikazes, à Romilly-sur-Seine samedi soir. Son fils, Omar Ismaïl Mostefaï, a été identifié comme l’un des auteurs de l’attaque du Bataclan à Paris. Le père âgé d’une soixantaine d’années est à la retraite et comme le rappelle France 3 Champagne-Ardenne, il s’agit d’une famille discrète et sans histoire. Cette interpellation va permettre d’en savoir plus sur la personnalité du terroriste.

« La vie continue », c’est le titre de Centre Presse le journal de l’Aveyron pour dire que malgré la douleur et la peine partagées, les Français ont voulu poursuivre leurs activités tout en rendant hommage aux victimes comme hier, lors d’une rencontre de rugby entre Rodez et Auch. A Toulouse, les spectacles ont été maintenus : pour les spectateurs comme pour les artistes, aller au spectacle et jouer étaient des actes militants. Leurs témoignages sur France 3 Midi-Pyrénées.
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