Les chambres d'agriculture viennent de faire un bilan de l'activité en Rhône-Alpes et se posent des questions pour l'année 2015 sur la baisse des cours pour les céréales et les viandes, les marchés fragilisés par l'embargo russe pour les produits laitiers ou les fruits et les légumes...
En Rhône-Alpes, près de 40 000 entreprises agricoles réalisent près de 4 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Mais l'activité économique est dépendante des cours mondiaux, de la météo, des embargos et de la demande. Un point positif : la demande mondiale de produits alimentaires reste positive.
Les tendances enregistrées en 2014 par la Chambre d'agriculture en Rhône-Alpes et les perspectives :
LAIT : la situation s'annonce difficile en 2015
"Les producteurs se félicitent de l'augmentation de la production constatée ces derniers mois, due aux conditions climatiques favorables et à l'attractivité des prix.". Pour l'année 2015, la tendance est au pessimiste : 'l'évolution des cours industriels internationaux montre que nous aurons une période difficile à traverser... il faudra compter avec ce phénomène de variations de prix important." La chambre d'agriculture prévient : " l'adaptation des élevages et des entreprises à la volatilité est un enjeu fort pour la filière".
Ci-dessous le reportage chez un éleveur laitier installé à Vaugneray (Rhône)...
VIANDE : la consommation stagne
"Il n’y pas d’amélioration sur les marchés des gros bovins et les cours sont en baisse, particulièrement ceux des vaches laitières et des jeunes bovins, en vif et au stade entrée abattoir. La consommation des ménages se stabilise avec une légère hausse des achats de viande bovine par les ménages : + 1 % par rapport à 2013"
PORC : victime de l'embargo
"L’année 2014 a été marquée par un embargo sur les produits de porcs en provenance de l’Union Européenne suite à la découverte de cas de peste porcine africaine dans les zones européennes limitrophes à la Russie. Cet embargo sanitaire s’est doublé d’un embargo politique courant d’été privant ainsi les pays d’Europe de 420 000 tonnes d’exportations de produits porcins. La France continue de voir son cheptel reproducteur s’éroder.
VIN : les voyants en vert !
Au niveau national la production est en augmentation, environ 46,5 Millions hl, soit + 10 % par rapport à 2012 et 2013. Au niveau de la région, l’ensemble des vignobles sont satisfaits de la récolte. La quantité est à nouveau au rendez-vous, ce qui permet de ramener une certaine sérénité chez les vignerons. Quant à la qualité, malgré des situations hétérogènes et des inquiétudes très marquées dans certains vignobles, elle est au rendez-vous.
FRUIT : gros pépins climatiques pour les fruits à noyau !
"La cerise et les petits fruits ont été impactés par des aléas climatiques et par le développement de la Drosophila suzuki." La chambre d'agriculture prévient : "La sécurisation de ces filières est nécessaire." Elle précise : "La campagne de fruits d’été a été particulièrement mauvaise. La production de fruits à noyau s’annonçait prometteuse en volume comme en qualité. Toutefois les conditions météorologiques particulièrement mauvaises ont limité la demande en matière de consommation. Ainsi l’écoulement n’a été relativement dynamique, en abricot, qu’à l’export mais avec des prix très mauvais. Les fruits d’automne se sont écoulés lentement subissant le double effet d’un automne étonnamment doux et d’un marché tendu, en partie, à cause de l’embargo russe."
CHATAIGNE : le cynips a fait des ravages
"Le marché reste délicat du fait de la qualité sanitaire des fruits. La demande est forte sur la petite châtaigne AOP d’industrie, ce qui revalorise les prix. Le cynips a continué sa progression sur le territoire Rhônalpin. La quasi-totalité des communes ardéchoises comportant du châtaignier sont contaminées." A noter : la châtaigne d'Ardèche avait obtenue son AOP en janvier 2014.
APICULTURE : la filière a le bourdon après une année "catastrophique" !
"En Rhône-Alpes comme d’ailleurs au plan européen, le constat est le même. L’année 2014 restera la pire année en termes de production de ces 30 dernières années. Après deux années difficiles, 2014 est catastrophique avec une production en baisse de 30 à 75 % selon les différents miels."