Un foyer de fièvre catarrhale ovine (FCO) a été découvert dans l'Allier. La fièvre catarrhale ovine ou maladie de la langue bleue, qui menace aussi les troupeaux de bovins. A Saint-Laurent-de-Chamousset (Rhône), le marché de veaux a été fermé ce lundi.
Le ministère de l'Agriculture a précisé vendredi que l'animal malade avait été détecté dans un élevage bovin et ovin de l'Allier, grande région d'élevage. "Les analyses conduites sur 147 bovins ont montré 27 cas positifs et sur 175 ovins, 6 cas positifs", a précisé le ministre, Stéphane Le Foll, à la presse. L'élevage concerné a été aussitôt placé "sous surveillance renforcée et les mouvements d'animaux bloqués au sein de l'exploitation", a-t-il précisé. L'élevage concerné est isolé par une "zone de protection et de surveillance de 150 km de diamètre".
Comme le veut la réglementation européenne, toute la zone (21 départements au total) doit appliquer une restriction des mouvements d'animaux et une interdiction de regroupement. Les départements concernés sont : l'Allier, le Cantal, le Cher, la Corrèze, la Creuse, l'Indre, la Loire, la Haute-Loire, la Nièvre, le Puy-de-Dôme, le Rhône, la Saône-et-Loire, la Haute-Vienne, l'Ain, l'Aveyron, l'Yonne, la Lozère, la Côte-d'Or, le Loire-et-Cher, et le Loiret.
L'ouest du département du Rhône et Métropole ( soit 250 communes à l’heure actuelle dans ce secteur ) se retrouvent dans le périmètre. Mais ce zonage pourra évoluer en fonction des résultats des enquêtes en cours, selon la préfecture.
>> La liste des communes concernées par la zone de surveillance et/ou de protection.
Un conséquence dans le Rhône : l'accès aux marchés aux bestiaux est réglementé. A Saint-Laurent-de-Chamousset, le président du marché aux veaux a annoncé la fermeture exceptionnelle de ce marché ce lundi 14 septembre. Ce sont 5500 veaux qui se vendent à Saint-Laurent-de-Chamousset en moyenne chaque année.
Le marché de Saint-Laurent-de-Chamousset fermé : le reportage
Une mauvaise nouvelle pour l'élevage français
Le Comité national d'orientation de la politique sanitaire animale et végétale doit se réunir ce lundi 14 septembre pour envisager les mesures supplémentaires, telles les campagnes de vaccination, à observer.La FCO doit être notifiée à l'Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE) en raison de sa dangerosité pour le troupeau. Elle attaque les ruminants (ovins, bovins, caprins) sans affecter la qualité sanitaire de la viande, mais les pertes directes qu'elle cause aux troupeaux (mortalité, lourdes séquelles chez les animaux survivants) associées aux restrictions en matière de commercialisation pèsent lourdement sur les éleveurs. Elle se traduit par de fortes fièvres, un gonflement de la tête de l'animal et le bleuissement de sa langue.
Considérée autrefois comme une maladie exotique, son extension est favorisée par la mondialisation et le changement climatique, car les insectes vecteurs tendent à pulluler en période chaude.
En 2006, elle avait fait une apparition "inattendue" en Europe du Nord, souligne l'OIE, sans doute introduite par des animaux vivants, importés sans contrôle. Elle s'est montrée "particulièrement virulente" chez les ovins et les bovins.
La France avait été déclarée indemne de la FCO en décembre 2012. Le dernier foyer identifié remontait à juin 2010. Cette annonce est une mauvaise nouvelle supplémentaire pour l'élevage français, confronté à une forte chute des prix et qui comptait sur l'exportation pour sortir de la crise.
NB - La maladie, sans danger pour les humains (elle n'affecte pas non plus la qualité des denrées viandes, lait, etc.) est véhiculée par un moucheron piqueur et impose des mesures de confinement des troupeaux qui entravent la commercialisation des animaux.