Tailleur noir et chemisier gris, Marine Le Pen est arrivée en début d'après-midi à Lyon. Elle était convoquée devant la 6e chambre du tribunal de grande instance. Elle devait être jugée pour ses propos polémiques sur les prières de rue. Des propos tenus en décembre 2010.
La présidente du Front national a également feint de s'étonner de la date de sa convocation devant la Justice: "Il ne vous étonne pas ce calendrier ? Nous sommes à un mois d'une élection régionale alors que cette affaire a cinq ans !". Pour elle, la ministre de la Justice Christiane Taubira "a décidé de mener à (son) encontre une véritable persécution judiciaire". "Je vais venir me défendre devant le tribunal", a-t-elle assuré, en réitérant les propos contestés. "Les prières de rue (...) c'est une manière d'accaparer (...) un territoire pour y imposer une loi religieuse. Je suis dans mon droit comme responsable politique d'évoquer un sujet fondamental. C'est même un devoir", a-t-elle fait valoir.
Présente à l’ouverture de son procès, Marine Le Pen a cependant quitté le tribunal deux heures plus tard, avant l’audition des parties civiles. En quittant le prétoire, elle a indiqué à la presse être venue "défendre la liberté d'expression", tout en reconnaissant que c'était "désagréable" de passer devant le juge.
Ce mardi après-midi, le procureur a réclamé la relaxe pour la présidente du FN, estimant qu'elle parlait "d'un certain nombre de personnes" et non "pas de toute la communauté" musulmane. La décision de justice a été mise en délibéré au 15 décembre prochain.
Le reportage complet ci-dessous
reportage F.Haroud, V.Benais, JP.Chalté, F.Rudolf - 20/10/15
Intervenants
1 - Marine Le Pen - Présidente du Front National
2 - Maître David Dassa - Avocat de Marine Le Pen
3 - Sabrina Goldman - Avocate de la Licra
4 - Matthieu Henon - Avocat du Mrap