Vingt-neuf prévenus, dont une ancienne figure du monde du poker, ont été condamnés lundi à Bordeaux dans une affaire d'escroquerie aux encarts
publicitaires visant des entreprises et portant sur une quinzaine de millions d'euros.
On l'a appris mardi : c'est près d'une trentaine de personnes qui a été condamnée pour escroquerie. L'affaire porterait sur une quinzaine de millions d'euros
Considéré comme le cerveau de l'affaire, Cyril Mouly, 38 ans, surnommé " The Frenchman " dans le milieu du poker, a écopé de cinq ans de prison ferme et 500.000 euros d'amende.
Sous contrôle judiciaire au moment du procès devant le tribunal correctionnel de Bordeaux, il était absent au délibéré. Un mandat d'arrêt a été lancé à son encontre.
Début avril, son chauffeur, également jugé à Bordeaux, avait été tué de plusieurs coups de couteau par deux individus casqués, dans le hall d'un immeuble parisien. Cyril Mouly, qui l'accompagnait, avait alors réussi à échapper aux deux hommes.
Une enquête criminelle est toujours en cours mais aucune interpellation n'a eu lieu, a indiqué à l'AFP l'avocat du défunt, Me Julien Plouton. Le tribunal a prononcé l'extinction des poursuites judiciaires à son encontre, a-t-il ajouté.
Egalement sous le coup d'un mandat d'arrêt, Badis Mazouni, 46 ans, a lui aussi été condamné à la même peine de prison, mais sans amende.
Les 27 autres prévenus ont écopé de peines allant de 4 ans de prison ferme à des amendes simples.
Le " Frenchman " était au Maroc
Le dossier, examiné en mars pendant une dizaine de jours par la 5e chambre du tribunal correctionnel, comptait deux volets, escroquerie et blanchiment, le tout en bande organisée.Soupçonné d'être le cerveau du réseau et poursuivi dans ces deux volets, Cyril Mouly, 39 ans, était sous le coup d'un mandat d'arrêt international lorsqu'il a été arrêté et extradé, en mars 2011, du Maroc en France, puis mis en examen pour " escroquerie en bande organisée et blanchiment du produit des escroqueries commises en bande organisée ".
Avec ses complices, il a été condamné pour avoir, entre 2007 et 2008, par le biais d'une société écran, soutiré une quinzaine de millions d'euros à des entreprises, via des engagements contractuels frauduleux portant sur des promesses de publications d'encarts publicitaires dans des annuaires ou revues administratifs.
Parmi les victimes figuraient notamment SNR Roulements, leader français des roulements mécaniques, basé près d'Annecy et escroqué à hauteur de 6,5 millions d'euros.
L'enquête, ouverte en 2008, avait été pilotée par la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Bordeaux.