Un musée sous la mer

Depuis octobre, à 100 mètres au large de la plage des Catalans à Marseille, des statues réalisées par des artistes français reposent à 5 mètres de profondeur. Un musée sous-marin ouvrira bientôt. Une première en France.

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Équipez-vous de votre masque et de votre tuba ! Un musée sous-marin s'ouvre aux plongeurs au large de la cité phocéenne. Derrière cette prouesse artistique, technique, scientifique, pédagogique et environnementale, un marseillais : Antony Lacanaud.

Comment vous est venue l’idée de ce musée subaquatique ?

Je suis plongeur depuis toujours ! Quand j’étais gamin, j’allais pêcher des oursins au lieu d’aller en cours !

Je suis bien dans l’eau, ça m’apaise, c’est une véritable thérapie. Il m’est même arrivé de louer des bouteilles de plongée pour rester immergé le plus longtemps possible dans ma piscine ! Je voulais donner envie aux Marseillais de plonger sous l’eau mais aussi de créer un lieu accessible à tous.
Il y a quelques années, j’ai tenu un restaurant à Rio de Janeiro, et là-bas, il y a une véritable culture de la plage. Elle joue un rôle de lien social où se mélangent les différentes classes de la société. C’est un peu l’idée avec ce musée subaquatique totalement gratuit. Je voulais donner aux Marseillais un lieu de rendez-vous où tout le monde puisse se côtoyer. Je me suis dit que l’art serait un également un bon vecteur,  qu’il agisse comme un déclic pour sensibiliser les gens à la protection de leur littoral.

En 4 ans vous avez connu beaucoup de résistances par rapport à ce projet. Comment l’expliquer ?

Au départ on me prenait pour un fou !

Les gens se disaient « qu’est-ce-que c’est que ce fada de restaurateur !? » Face à la levée de boucliers des associations environnementales et de l’Etat, j’ai dû batailler, convaincre sans relâche ! On me traitait « d’arapède » - le nom provençal de bernique -  un coquillage qui s’accroche coûte que coûte à son rocher ! Je crois surtout que j’ai dû faire face à des personnes qui connaissaient mal le milieu marin.

Je me suis même aperçu que certains d’entre eux ne savaient même pas nager ! Ce projet était un miroir de leur angoisse d’aller dans l’eau.

Il faut savoir aussi qu’un enfant sur deux à Marseille ne sait pas nager ! C’était là tout l’enjeu : convaincre tout le monde d’aller mettre la tête sous l’eau !

Je me suis alors entouré de scientifiques, de scaphandriers et d’ingénieurs qui m’ont aidé à faire évoluer et rendre crédible le projet. Aujourd’hui ces statues sont un portail sur la mer. Nous avons développé de nombreux partenariats avec des écoles, des universités pour que cette jeunesse puisse, grâce à ce projet, renouer avec la mer.

Certains veulent faire un projet de photo 3D, d’autres veulent transformer ces statues en structures connectées où l’on pourra en un clic connaître l’artiste ou les espèces de poissons présentes sur le site. Des artistes veulent créer sur le site un univers sonore aquatique où l’on pourra entendre le cliquetis des crevettes ou le chant des baleines, des apnéistes professionnels souhaitent aussi en faire leur terrain de jeu ! Chacun peut s’approprier ce projet...

Ne craignez-vous pas une trop grande affluence l’été et quel sera l’impact écologique d’un tel projet ?

Ce ne sera pas l’anarchie : il y aura une base sur la plage qui se chargera de réguler le nombre de nageurs et veillera à la sécurité sur la zone. Au point de vue écologique, tout a été pensé justement pour préserver le milieu marin.

Le béton utilisé pour les statues est un béton marin inerte sans fer, au PH neutre, qui permet le développement des algues. Certaines de ces statues ont des creux, des cavités qui permettront à la faune marine de s’abriter. Les œuvres d’art joueront le rôle d’un récif corallien. Des poissons, des algues, des crustacés, des mollusques viendront coloniser les œuvres. Des scientifiques du Mediterranean Institute of Oceanography (MIO) de Luminy à Marseille étudieront leurs transformations au fil des années. Bref, ce n’est que le début d’une longue histoire !

Il existe 3 projets de musées subaquatiques en France : à Ajaccio, Cannes et Marseille.

 

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