Un rapport sur le gaz de schiste en France, commandé par Arnaud Montebourg, alors ministre, conclut à la faisabilité de son exploitation sans recourir à la fracturation hydraulique polluante, mais a été enterré par le gouvernement, annonce Le Figaro mardi.
"Le rapport sur +les nouvelles technologies d'exploration et d'exploitation+ des gaz et huiles de schiste en France, que Le Figaro s'est procuré, n'a été tiré qu'en sept exemplaires et conclut à la faisabilité d'exploiter des gaz de schiste sans recourir à la fracturation hydraulique, controversée", assure le quotidien.
"Ce rapport a été commandé par Arnaud Montebourg peu après son installation comme ministre du Redressement productif mi-2012, achevé de rédiger début 2014 et consciencieusement enterré. Au grand dam de l'ex-ministre, qui refuse aujourd'hui de le commenter, mais confirme son authenticité", selon Le Figaro.
"Entre 120.000 et 225.000 emplois"
Outre la conclusion de faisabilité d'exploiter des gaz de schiste sans recourir à la fracturation hydraulique, "controversée, en tout cas interdite en France depuis la loi Jacob de 2011, il souligne, en détail, combien la France pourrait en tirer parti, en termes de croissance, d'emplois, de compétitivité industrielle, d'indépendance énergétique", explique le Figaro. Ainsi selon le rapport, relève le journal, les gaz de schiste représenteraient "une manne d'au moins 100 milliards d'euros pour la France" et leur exploitation "créerait entre 120.000 et 225.000 emplois."Le rapport préconise des micro-forages dans le Sud-Est
Ce document, détaille encore le quotidien, "préconise une première phase d'expérimentation, par micro-forages en Ile-de-France et dans le Sud-Est." "+C'était le premier rapport officiel qui validait la technologie de stimulation au fluoropropane+", explique un proche du dossier au journal.
Cette technologie "+présente une réelle alternative permettant de répondre aux problèmes environnementaux posés par la fracturation hydraulique+",conclut le rapport.
Pour Le Figaro, "la gestion politique du dossier, paralysée par le veto absolu opposé par les Verts et le ministère de l'Écologie, comme la prudence de l'Élysée et de Matignon, a tout simplement enterré" le rapport. François Hollande avait assuré en juillet 2013 qu'il n'y aurait ni exploration ni exploitation du gaz de schiste en France sous sa présidence.
Ségolène Royal dit "non"
Je refuse toutes demandes d'autorisation de forages pour gaz de schiste malgré la pression de lobbies canadiens.Développons la géothermie.
— Ségolène Royal (@RoyalSegolene) 6 Avril 2015
Ségolène Royal a indiqué sur son compte twitter que "les gaz de schiste ne sont plus d'actualité", "Faisons la transition énergétique. Investissons ENR" (énergies renouvelables). Je refuse toutes les demandes d'autorisation de forages pour gaz à de schiste malgré la pression de lobbies canadiens", poursuit la ministre dans un autre tweet. "Développons la géothermie", ajoute-t-elle.
Christian Estrosi dit "oui"
A l'inverse, Christian Estrosi, député-maire de Nice y est favorable: "Si une solution écologique existe nous devons essayer! Le gaz de schiste pourrait bouleverser donne économique."En enterrant rapport permettant exploitation écologique du gaz de schiste @fhollande enterre des milliers d’emplois et points de croissance
— Christian Estrosi (@cestrosi) 7 Avril 2015